A développé un système de gestion des données sous-tendu par le principe de responsabilisation du producteur et qui redéfinit les démarches traditionnelles de suivi-évaluation des activités agricoles. Ce système à « architecture ouverte », permet d’autonomiser les producteurs en leur fournissant les informations utiles à la prise de décisions. Il transfère ainsi la responsabilité et l’appropriation de la collecte, de l’analyse et du partage des données aux premiers bénéficiaires de cette technologie à savoir : les associations d’agriculteurs, les entreprises agricoles, les ONG et autres acteurs qui ont pour objectif le développement rural. Par « architecture ouverte », il est entendu que le système est composé de l’assemblage d’outils technologiques de bases, facilement accessibles par les utilisateurs et dont les fonctionnalités dépassent le cadre strict du projet. Le producteur bénéficie ainsi d’une économie d’échelle substantielle lui permettant d’accéder à des applications et des logiciels stables et durables à moindre coût qui ne dépendent pas d’appuis-projet pour exister. Le système est managé par des équipes endogènes aux réseaux qui incluent : un ou plusieurs gestionnaires de bases de données et des animateurs et des producteurs leaders issus des communautés. Trois grands types d’informations sont documentés. Il s’agit de (i) la composition des groupements (liste des producteurs avec leur identification, la situation de leurs parcelles, l’organisation d’affiliation, le genre, les contacts, etc.), (ii) la planification de la production saisonnière (besoins en intrants pré-campagne, suivi des dates des opérations agricoles, quantités d’intrants utilisées etc.) et, (iii) du suivi agronomique des parcelles (identification des parcelles utilisées pour documenter des données géo-référencées, déterminer les surfaces déclarées, liste des différentes technologies utilisées sur les parcelles, évaluation des rendements, etc.). Certains groupements collectent aussi des données sur les résultats des contrôles de qualité de la production et sur la pluviométrie. Ces technologies de base sont principalement des ordinateurs portables sur lesquels ont été installés des logiciels simples et accessibles comme : Microsoft Office, Dropbox, GPS, cartographie (Mapsource et Quantum GIS). Des téléphones portables (smartphone) ont également été mis à la disposition des réseaux avec un accès à des applications telles que MétéoMbay et CommAgri (basée sur la plateforme open-source CommCare de Dimagi) qui portent respectivement sur le suivi, le partage d’informations climatiques et le suivi agronomique des parcelles. Le choix de ces outils facilement accessibles et leur mise en place progressive auprès des producteurs ont été les facteurs clés de réussite de cette innovation.