Restitution de cartes postales sonores sur les migrations africaines réalisées par LMI Movida et l’IPAR en collaboration avec le studio Epoukaye, avec l’appui de la fondation Heinrich Boll Stiftung, ce vendredi 16 avril à Novotel, Dakar à partir de 09h30.
Dans un contexte marqué par de multiples débats internationaux sur les migrations, les discours politiques et médiatiques sont souvent orientés vers les migrants africains. Ces derniers accusés à tort d’être les plus nombreux dans les migrations entre le nord et le sud. En réalité, plus de 70 % des citoyens africains circulent à l’intérieur de l’Afrique.
En dépit des statistiques et des recherches qui montrent que les migrations des africains sont essentiellement intra-africaines, de nombreuses « mesures extraordinaires » continuent d’être entreprises en vue d’une externalisation des politiques migratoires, d’une surveillance des frontières pour éviter tout départ des migrants africains vers les pays européens. Ces restrictions définissent la tendance actuelle de gouvernance migratoire dans le continent africain. C’est ainsi que l’Union européenne tente d’imposer de nouvelles frontières au sud de son territoire en limitant les populations africaines dans leurs projets migratoires (Bredeloup,2019).
Dans un tel contexte, le LMI Movida, composé de chercheurs ayant travaillé depuis longtemps sur les questions migratoires, a engagé un travail de déconstruction des idées reçues sur les migrations pour amener le grand public à mieux comprendre les questions de migrations mais aussi pour présenter aux décideurs une vision constructiviste de ces questions.
En ce sens, le LMI Movida, engagé dans un travail de déconstruction des idées reçues sur les migrations africaines à travers l’élaboration de cartes postales diffusant des messages qui mettent une « claque aux idées reçues » depuis plusieurs années, a collaboré avec la fondation Heinrich Boll Stiftung pour mettre en œuvre un projet visant à mettre en place des cartes postales sonores. L’idée étant de rendre plus accessible le message véhiculé à travers les recherches sur les migrations intra-africaines.
https://soundcloud.com/ipar-audio
Ce projet intitulé « Afrique en mouvement » est porté par l’IPAR pour le compte du LMI-Movida. Le projet couvre les régions de Dakar et de Kédougou. L’idée retenue est que « les routes de la migration africaine mènent rarement en Europe ».
L’objectif principal est de défaire les préjugés autour des migrations africaines. Il s’agit de mettre en place une boîte à outils qui permettra de montrer de façon très parlante et facilement compréhensible en quoi les idées que la migration africaine se dirigerait surtout vers les pays du Nord sont fausses. Ce projet est une occasion de valoriser les résultats de recherche sur la migration interne et intra-africaine en vue de faciliter le plaidoyer auprès des décideurs mais aussi de faire connaître les questions des migrations et les problématiques de droits humains et de justice économique inhérentes dans l’espace public sénégalais. Il est aussi question de collecter des données de terrain pertinentes et de les mettre en forme afin de créer des outils de sensibilisation efficaces.
Après la réalisation du travail, une phase de partage des capsules sonores est prévue avec les parlementaires et journalistes qui s’avèrent être des acteurs influents et capables d’amener un changement de comportement des décideurs politiques. L’atelier se tiendra le 6 avril 2021 à l’hôtel Novotel en semi-virtuel avec des députés et journalistes.
OBJECTIFS DE L’ATELIER
L’atelier sera un moment de partage et de discussion des capsules sonores produites par l’équipe Movida-Ipar en partenariat avec le studio Ëpoukay sur l’idée selon laquelle « les routes de la migration africaine mènent rarement en Europe »
Les objectifs de cette session s’articulent comme suit :
- Partager les notes de revue de littérature et d’éléments de terrain et les capsules sonores sur les migrations africaines ;
- Susciter un débat entre experts rédacteurs des notes et un public restreint composé de parlementaires et de journalistes expérimentés ou non sur les questions de migrations ;
- Mettre à disposition les éléments nécessaires à une meilleure compréhension des migrations africaines dans un contexte où l’on parle de forts départs vers l’Europe.