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lequotidien.sn // Réforme foncière : Le CNCR demande le retour des conclusions à la base

Publié le 26 juin 2016

Le Conseil national de concertation des ruraux (Cncr) était la semaine passée à Diourbel. Une occasion mise à profit pour discuter avec ses membres de la réforme foncière.

Le Sénégal a engagé avec l’avènement du président Macky Sall une réforme foncière. A ce jour, les conclusions de la commission chargée de cette réforme tardent à être portées à l’attention des acteurs de la base. Bousso Ngom présidente régionale des groupements féminins de Diourbel et trésorière nationale du Cncr tire la sonnette d’alarme : « Les précédentes réformes initiées par les anciens pouvoirs n’avaient pas abouti. Nous au niveau du Cncr, avions demandé à la Commission nationale chargée de la réforme foncière, avant de prendre une décision, de revenir à la base et discuter avec les populations pour qu’elles puissent donner leur avis. La commission avait dit qu’elle allait revenir à la base après avoir mis au propre le document. Nous pensons que les membres de la Commission nationale de réforme foncière (Cnrf) ont déjà terminé le travail. » A sa suite El Hadji Thierno Cissé, assistant du coordonnateur de la Cellule d’appui technique du Cncr indique : « La position du Cncr a été définie en collaboration avec d’autres organisations de la société civile, notamment le Congad, Enda Pronat, ActionAid, Ipar. Nous avons constaté que le débat qui a concerné la réforme foncière a plus tourné autour de la question de l’immatriculation des terres.

On a proposé à l’Etat d’aller vers deux régimes fonciers, notamment une conservation du domaine national avec des possibilités d’immatriculation, au cas par cas. Donc, lorsque par exemple, on constate qu’il y a un projet d’utilité publique qui nécessite un investissement lourd, dans ce cas, les producteurs acceptent une immatriculation des terres comme c’est le cas actuellement dans la vallée, avec le projet de développement inclusif et durable de l’agrobusiness au Sénégal avec un aménagement de 10 mille ha. Dans ces cas, nous acceptons une immatriculation des terres mais avec une rétrocession des terres sous format de bail emphytéotique. Nous recommandons aussi la mise en place de comités villageois paritaires. Il faudrait associer davantage la société, avec une institutionnalisation de la participation citoyenne. Les résultats de ces concertations doivent être restitués au niveau des zones agro-écologiques ou bien des régions. Cela permettrait d’avoir une bonne validation du processus, mais aussi de corriger des manquements. »
Lors de cette rencontre, Bousso Ngom a dénoncé le manque d’accès des femmes à la terre ainsi que l’accaparement des terres notés dans la région. Elle note pour le déplorer : « Nous avons des difficultés énormes, notamment l’accès des femmes à la terre. Il s’y ajoute des accaparements de terres. Dans cette région, nous avons remarqué que certaines personnes disposent de surfaces énormes, alors qu’à coté, d’autres veulent cultiver, mais peinent à trouver des terres. »
badiallo@lequotidien.sn