Montréal, 27 novembre 2023 – C’est dans le cadre du Programme de coopération climatique internationale (PCCI), un programme découlant du Plan pour une économie verte 2030 du gouvernement du Québec que voit le jour le projet Jeunes entrepreneurs verts pour une communauté sénégalaise prospère et résiliente. Il sera porté par le Secrétariat international de l’eau (SIE) en partenariat avec le think tank sénégalais Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR) et l’École des entrepreneurs du Québec (EEQ).
Basé sur l’agroécologie, le projet – d’une durée de 3 ans – vise à réconcilier le développement économique local avec une approche de gestion intégrée des ressources en eau dans le département de Podor, dans le bassin versant du fleuve Sénégal et mettre au service des populations vulnérables l’expertise québécoise et sénégalaise en mobilisation jeunesse, gestion des ressources en eau et développement entrepreneurial.
« Dans le cadre de notre Plan pour une économie verte 2030, ce projet de coopération climatique internationale vient mettre l’expertise québécoise de gestion de l’eau et de développement entrepreneurial au service des populations vulnérables du Sénégal dans leurs efforts d’adaptation aux changements climatiques. », mentionne Benoit Charette, ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs et ministre responsable de la région des Laurentides.
Sarah Dousse, directrice exécutive du Secrétariat international de l’Eau (SIE), organisation internationale accélératrice de transformation qui œuvre dans le secteur de l’eau depuis plus de 30 ans, ajoute : « Notre proposition s’articule autour du constat que, pour accroître la capacité des populations à s’adapter aux changements climatiques, il est essentiel que les transformations s’inscrivent dans une logique de développement économique local. »
Le travail de terrain du projet s’appuiera en grande partie sur l’IPAR, partenaire local qui a étroitement collaboré avec le SIE, sur le projet « Voix du Fleuve, Voix de la Paix », mis en œuvre en marge du 9e Forum Mondial de l’Eau (FME) de Dakar. Cette initiative emblématique avait permis d’organiser une réflexion stratégique et créative sur les enjeux liés à la gestion de l’eau et à la création d’emplois locaux pour le renforcement de la paix dans le bassin du fleuve Sénégal, mais également de soutenir et accompagner techniquement dix entrepreneurs et entrepreneuses de Podor et Saint-Louis, leur permettant de développer leurs propositions et idées de projets.
« Le bassin versant du fleuve Sénégal est le lieu de vie de près de 3.5 millions de personnes qui tirent l’essentiel de leurs revenus des ressources naturelles. Son économie repose essentiellement sur la production agricole, l’élevage et la pêches. Les jeunes, et majoritairement les jeunes femmes, ont de grandes difficultés à accéder à des emplois rémunérateurs et décents, le taux de chômage dans cette région étant estimé à 29.8%. Ces facteurs de précarité font que plusieurs e tournent vers l’entrepreneuriat. », signale Dr Cheikh Oumar Ba, directeur exécutif d’IPAR.
Alliant formations axées sur le développement entrepreneurial et apprentissages techniques, le projet Jeunes entrepreneurs.es verts permettra aux participants de développer leur autonomie économique et d’élaborer de nouvelles pratiques durables en réponse à l’adaptation aux changements climatiques.
À cet effet, l’École des entrepreneurs du Québec (ÉEQ), forte d’une expérience dans plus de 20 pays en formation d’entrepreneurs.es et en transfert d’expertise pour l’accompagnement entrepreneurial local se joint au projet.
« Les entrepreneurs.es, de par leurs idées et innovations, ont le pouvoir de changer le monde. Le projet Jeunes entrepreneurs.es verts viendra renforcer le choix de l’entrepreneuriat auprès des jeunes comme une solution de résilience à la fois économique et climatique, qui générera des impacts positifs pour les communautés de Podor. », déclare Michel Fortin, directeur général de l’ÉEQ.
Afin d’ancrer ce projet da manière pérenne et renforcer l’offre locale manquante, les formateurs mèneront directement, avec les partenaires, la formation de jeunes entrepreneurs.es pour les outiller sur la gestion d’entreprise et les techniques agroécologiques.
Les projets menés par des femmes seront fortement favorisés, les activités relatives aux produits alimentaires et agricoles dans une conscience environnementale étant traditionnellement assurées par des femmes.
Enfin, le projet prévoit la mise à disposition de ressources et de matériel pour remédier au manque d’opportunités de financement et agir comme levier de développement.
LA RÉGION DE PODOR – CONTEXTE
Le département de Podor représente 68% de la superficie de la région de Saint-Louis Il est drainé par quatre cours d’eau et dispose de 140 000 ha de terres irrigables dont 27’000 ha aménagés 3,5 millions de personnes vivent dans le bassin versant du fleuve Sénégal Plus de 50% de jeunes de la région de Podor ont moins de 20 ans Le taux de chômage dans la région de Podor atteint 29,8% Le secteur informel représente plus de 40% du PIB du pays (DPEE, 2018) L’expansion constante de secteurs tels que l’agriculture, la navigation, la pêche et la production hydroélectrique conduisent à une demande en eau grandissante, accompagnée par des conditions climatiques de plus en plus arides en raison des changements climatiquesÀ PROPOS
Secrétariat International de l’Eau (SIE) : Fondé en 1991, le Secrétariat International de l’Eau (SIE) est une organisation non gouvernementale basée à Montréal qui envisage un monde dans lequel l’eau est accessible à tous de manière équitable, favorisant l’appui et l’accompagnement des acteurs locaux ainsi que la coopération entre les pays, les générations et les institutions. Le SIE a pour mission d’influencer et de catalyser l’adoption de solutions durables en misant sur l’évolution des savoirs, le développement de partenariats innovants et sur la créativité. Le SIE développe des initiatives qui garantissent le droit à l’eau et l’assainissement tout en préservant la ressource.
Initiative Prospective Agricole et Rural (IPAR) : Créée en 2008, l’IPAR est un espace de réflexion, de dialogue et de proposition pour l’élaboration et la mise en œuvre de politiques agricoles et rurales concertées au Sénégal et dans la région ouest-africaine. Ses thématiques d’interventions prioritaires sont : (1) Transformation structurelle de l’agriculture, (2) Migration et emploi des jeunes, (3) Changements climatiques, (4) Objectifs de développement durable (ODD) et (5) Gouvernance des ressources naturelles et foncières. Le genre est une dimension transversale des projets et programmes relatifs à ces diverses thématiques prioritaires. Dans le Département de Podor et la région de la vallée du fleuve Sénégal l’IPAR a initié une réflexion pilote sur la territorialisation des politiques publiques en synergie avec les acteurs locaux.
École des entrepreneurs du Québec (ÉEQ) : Forte d’une expérience de 38 ans, l’ÉEQ a pour mission de développement les compétences et aptitudes des individus derrière les entreprises, quel que soit leur projet d’affaires. Présente partout au Québec grâce à ses huit (8) campus et sa plateforme virtuelle, l’ÉEQ a également développé des initiatives de soutien à l’entrepreneuriat féminin à travers le Canda ainsi que plusieurs mandats internationaux de renforcement de la culture entrepreneuriale. Elle a également transféré son expertise en accompagnement de l’entrepreneuriat auprès d’organisations locales dans plus de 21 pays.
Demande de renseignement
Coordination nationale du projet : IPAR
cherif.bodian@ipar.sn
Coordination globale : SIE
Nina Bianchi, chargée de projet
nbianchi@sie-isw.org
www.sie-isw.org