Au cours d’un atelier, il a été constaté la faiblesse de l’impact de la gouvernance actuelle du foncier sur la vie des populations. Selon un responsable d’Enda Pronat, il est nécessaire de renouveler les modalités de gouvernance du foncier.
Le mode d’exploitation et de gestion des ressources foncières dans de nombreuses zones du Sénégal, se présente souvent comme une source de conflit dont la plus apparente est le phénomène d’accaparement des terres, a indiqué Marième Sow, Pca d’Enda pour la Protection naturelle (Enda Pronat). C’était à l’occasion d’un atelier sur le thème « Des principes paysans pour une gouvernance responsable et durable de nos terres », tenu le 26 février dernier à Dakar. La gouvernance actuelle du foncier au Sénégal et la faiblesse de son impact sur la vie des populations montrent la nécessité de renouveler les modalités de la gestion du secteur, a-t-elle ajouté.
Cheikh Tidiane Dieye du Centre africain pour le commerce, l’intégration et le développement (Enda Cicad) a rappelé l’importance de faire des producteurs agricoles des investisseurs. C’est l’agriculture, secteur employant 65 % de la population, qui peut créer un développement inclusif et non des secteurs comme les télécommunications et les industries extractives qui sont pour la plupart contrôlés par des multinationales, a déclaré Amadou Kanouté de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev). Faisant l’historique des travaux liés au foncier, M. Kanouté a rappelé les bons points de la Commission nationale chargé de la réforme foncière. Il s’agit de la transparence, de l’ouverture et de l’inclusion entre autres. Au nom du Cadre de recherche et d’actions sur le foncier au Sénégal (Crafs), il a souligné que les conclusions issues de cette rencontre seront versées à la commission en charge de la réforme foncière.
La réforme foncière est une priorité pour tout le monde, insiste Nazirou Sall du Conseil national de concertation des ruraux (Cncr). Seulement, faudrait-il arriver à un consensus très large. Dans la foulée, Bineta Sarr a insisté sur la nécessité de renforcer le plaidoyer sur l’accès des femmes à la terre. Cheikh Oumar Ba de l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) a, quant à lui, mis l’accent sur la prise en charge des préoccupations des populations à la base. Cet atelier a été organisé par le Centre africain pour le commerce, l’intégration et le développement (Enda Cicad) et Enda pour la Protection naturelle (Enda Pronat) en partenariat avec des structures comme Osiwa, la Fondation Rosa Luxembourg et l’Agence française de développement, cet atelier vise une meilleure gestion des terres.
400 experts attendus à Dakar pour un forum sur le foncier
Dakar va abriter, du 12 au 16 mai prochain, un forum mondial sur le foncier. Cette manifestation, organisée par la Coalition internationale pour l’accès à la terre (Ilc) et Cicodev, va rassembler plus de 400 experts du monde entier, dans tous les domaines. Il va servir à fertiliser les expériences relatives à la gestion foncière entre les différents continents, a fait savoir Amadou Kanouté, hier à Dakar, lors d’un atelier de restitution des expériences paysannes sur la gestion des terres.
A.DIOUF
samedi 7 mars 2015
Source : http://goo.gl/Ia5j8A