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Pour que les données deviennent des outils pour le développement durable.

Publié le 12 octobre 2017

Une délégation sénégalaise conduite par l’Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR), composée du Ministère de l’Economie des Finances et du Plan, de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), de l’ONG 3D, de OPAL et de la COSYDEP, a pris part à la conférence de haut niveau, organisée par Le Partenariat mondial pour les données du développement durable « Global Partnership for Sustainable Development Data (GPSDD) » en partenariat avec les gouvernements du Kenya et de la Sierra Leone et Safaricom, et en collaboration avec la Banque Africaine de Développement, la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique et les gouvernements du Ghana, du Sénégal et de la Tanzanie, du 29 au 30 juin 2017 à Nairobi, Kenya.

La révolution technologique des données crée une dynamique impressionnante en Afrique. Avec près d’un milliard d’abonnés au téléphone mobile d’ici 2020, le continent est bien positionné pour la révolution des données, mais également la lutte contre la pauvreté, la faim, les maladies et l’exclusion sociale.

La rencontre de Nairobi visait à élever davantage la voix des gouvernements africains, des organismes régionaux, du secteur privé et de la société civile, des partenaires de la région et du monde entier, pour que les données deviennent des outils pour le développement durable. Elle a mis l’accent sur les données du développement pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) et a démontré comment les collaborations et les échanges sur les données peuvent générer des résultats positifs dans différents secteurs.

Pour les pays africains, cette révolution des données est venue à son heure et des engagements remarquables ont été pris par les gouvernements, dans les domaines de l’agriculture, l’état civil, la santé, les migrations etc.

Le Sénégal, ayant placé l’agriculture comme un moteur clé de sa croissance économique ambitieuse, inclusive et durable à travers le Plan Sénégal Emergent (PSE), a rappelé, par le biais de M. Mayacine Camara, représentant le Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, que le premier recensement général des entreprises non agricoles (RGE) vient d’être finalisé. Ce qui a permis de dénombrer toutes les unités exerçant une activité économique dans le pays. Ce RGE a presque constitué un tsunami compte tenu des enseignements peu connus avant, sur la structure de l’économie, la typologie des entreprises et la forte présence du secteur informel.
Le Ministère de l’économie des finances et du plan a à cette occasion annoncé également que le gouvernement du Sénégal a décidé de poursuivre ce travail de recensement des unités économiques en l’élargissant à toutes les exploitations agricoles à travers le Projet « Plan Stratégique de Développement des Statistiques Agricoles et Rurales (PSSAR) ».

Il s’agit ici de l’agriculture au sens large incluant l’élevage, l’horticulture, la pêche et l’aquaculture.

En effet, l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie du Sénégal (ANSD) est chargée de ce recensement et de la numérisation de toutes les exploitations agricoles, et elle travaille en parfaite symbiose avec les organisations agricoles, structures d’encadrement du monde rural et organismes de recherches dans le domaine de l’agriculture.

En particulier, l’ANSD a développé un solide partenariat avec le Think Tank IPAR -Initiative Prospective Agricole et Rural- dans le cadre des Objectifs de Développement Durable. Ce partenariat va se poursuivre dans le cadre du recensement général des exploitations agricoles, dans lequel l’IPAR, grâce à un financement de la Fondation Hewlett, apportera son expertise sur les questions agricoles et rurales pour une meilleure exploitation et une analyse plus approfondie des données issues de ce recensement. Un partenariat est aussi en train de se nouer avec la NASA américaine (National Aéronautiques and Space Administration) dans la partie numérisation des exploitations agricoles, et plus tard dans le conseil agricole à travers les données collectées à partir des observations satellitaires. Ce projet PSSAR que lance le Sénégal, est dans son portage, un bel exemple du partenariat pour les données du développement durable.

D’autres pays Africains ont également présenté leurs projets en matière de données pour le développement durable. C’est ainsi que :

•Le Kenya favorise le développement d’un réseau intergouvernemental sur les données ouvertes pour l’agriculture et la nutrition, dans le but d’alimenter un écosystème multipartite inclusif et de renforcer la capacité des petits agriculteurs à utiliser les données pour améliorer la productivité, accroître l’engagement des jeunes dans l’agroalimentaire et renforcer les capacités des services statistiques dans les ministères de l’agriculture en augmentant les allocations financières et la capacité humaine.

• Le Ghana compte s’attaquer au problème des enfants non-inscrits avec un déploiement de carte d’identité nationale. Les estimations actuelles présentent environ 40% des naissances et 70% des décès non enregistrés. La carte d’identité facilitera l’accès aux soins de santé, à l’éducation et à l’emploi, entre autres. Un certificat de naissance sera requis pour recevoir la carte d’identité nationale, inscrire ainsi des millions d’enfants et d’adultes supplémentaires dans les prochains mois.

• La Sierra Leone a lancé une initiative de données ouvertes et de grande envergure pour les données fiscales et économiques, financée par la Banque mondiale. Le gouvernement travaille sur une feuille de route sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) spécifique au pays pour mesurer et suivre les progrès réalisés par rapport aux objectifs mondiaux, en collaboration avec le Partenariat mondial pour les données du développement durable.

•La Tanzanie utilise un outil avancé de planification de données (ADAPT), développé par PARIS21, pour lier les indicateurs mondiaux et régionaux avec les indicateurs nationaux de développement, afin de planifier les activités de production de données et faciliter l’engagement des parties prenantes dans la production et le partage de données.

Le Global Partnership for Sustainable Development Data (GPSDD) a, à l’occasion de cette conférence de haut niveau, annoncé les noms des 17 membres de son nouveau conseil d’administration. Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies, Mme Amina J. Mohammed, en est la Présidente d’honneur. Parmi les membres du Conseil Technique du GPSDD, figurent l’ANSD et l’IPAR également honorées d’une représentation avec les présences de M. Aboubacar Sédikh BEYE, Directeur général de l’ANSD et du Dr. Suwadu Sakho-Jimbira, chercheur sénior, responsable de programme ODD à l’IPAR.
Créé en 2015, le Partenariat mondial pour les données du développement durable (GPSDD) est un réseau croissant de plus de 250 organisations issues de gouvernements, organismes de bienfaisance, entreprises et agences des Nations Unies.

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