A Thiès ces 3 et 4 Novembre 2017, le CRAFS (Cadre de réflexion et d’action sur le foncier au Sénégal) a organisé un atelier national de remobilisation et d’interpellation de l’Etat sur la nécessite de poursuivre le processus de la réforme foncière jusqu’à l’aboutissement, mais également d’évaluation de cas concrets relatifs aux questions foncières et autres préoccupations du monde rural.
Pour rappel, la Commission Nationale sur la Réforme Foncière (CNRF), créée par décret le 6 Décembre 2012 a été dissoute après la remise du document de politique foncière au Chef de l’Etat en avril 2017. Cette décision a surpris plus d’un d’autant plus que les raisons de la dissolution n’ont pas été rendues public. S’agit-il de résultats insatisfaisants ? La dissolution est-elle la résultante d’un désaveu ou traduit-elle un problème d’agenda politique avec l’approche des élections de 2019.
Bien que tous les acteurs ont reconnu à la CNRF une démarche participative et inclusive, aujourd’hui la réforme semble ne plus être une priorité des autorités. Ainsi après tant d’efforts et de mobilisations de ressources à la fois humaines, financières et matérielles, le CRAFS trouverait dommage que le processus connaisse le même sort que les précédentes initiatives de réforme, alors que pendant ce temps, les affectations à grande échelle et les cas d’accaparement des terres continuent sur le terrain avec l’octroi de milliers d’hectares à des investisseurs privés souvent au détriment et sans consentement des communautés locales.
Face à cette situation, le CRAFS en tant que partie prenante a jugé nécessaire de relancer le débat sur l’achèvement de la réforme foncière à travers cette rencontre de Thiès qui a réuni des représentants d’organisations membres du CRAFS et d’autres Faitières de la société civile dont le Forum Civil et la RADDHO, les OSC de femmes et de jeunes, les acteurs locaux, des chercheurs et experts fonciers nationaux, des experts membres de l’ex. Comité technique de la CNRF, des Députés et membres du Conseil Economique Social et Environnemental issus des rangs de la société civile ou des organisations paysannes.
Une déclaration prévue demain à l’occasion d’un point de presse à la fin des travaux, édifiera les propositions de la société civile sénégalaise pour la relance du processus de la réforme foncière.