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Rapport sur les pertes post recoltes et les besoins en stockage_Podor_IPAR_version-finale-VF

Rapport sur les pertes post recoltes et les besoins en stockage_Podor_IPAR_version-finale-VF

INTRODUCTION
1.1 Contexte et justification
Au Sénégal, plus de la moitié des populations urbaines et rurales dépendent du marché pour leur
approvisionnement alimentaire. La cherté de la vie, avec la flambée des prix des produits agricoles et
agroalimentaires, accentue les difficultés d’accès à la nourriture et, par conséquent, aggrave la situation de l’insécurité alimentaire déjà préoccupante. Cette volatilité des prix est aussi préjudiciable aux producteurs qui peinent à stocker et conserver leurs productions faute de marché et d’infrastructures adaptées. Malgré un potentiel agro-sylvo-pastoral et halieutique (ASPH) et des ressources naturelles importantes, le pays est touché par la faim et la malnutrition. Cette situation est plus accentuée dans la zone nord où Podor demeure le département avec le taux d’insécurité alimentaire le plus élevé (39%) (PAM, 2018). Pour faire face à cette situation, des efforts sont consentis par l’Etat et ses partenaires pour améliorer significativement la production ASPH. Cependant, faute de plusieurs facteurs notamment l’insuffisance d’industries de transformation et d’infrastructures de stockage et de conservation, des pertes post-récoltes importantes sont enregistrées au niveau national. Cette situation est plus accentuée pour les cultures maraîchères et les produits de l’élevage comme le lait. En 2014, conscients qu’un des défis majeurs pour la souveraineté alimentaire est la réduction des pertes post-récoltes, les Chefs d’Etat et de Gouvernement africains se sont engagés, dans la Déclaration de Malabo, à réduire de moitié le volume des pertes post-récoltes d’ici 2025.

Dans le département de Podor, les pertes post-récoltes sont une des causes de la baisse des revenus
des acteurs agro-sylvo-pastoraux et halieutiques. En effet, les problèmes des dispositifs de stockage et
de conservation font que d’importantes pertes de récoltes sont enregistrées chaque année dans le
département. La quasi-totalité des cultures sont touchées (riz, oignon, tomate, gombo, banane, patate
douce, lait, poissons, etc.). Les producteurs du département ont fortement recommandé, lors de la
deuxième édition de la Revue Conjointe du Développement Local (RCDL), à l’État et au secteur privé,
d’investir davantage dans les infrastructures de stockage et conservation afin d’améliorer la sécurité
alimentaire, d’augmenter les revenus des acteurs et surtout d’éviter le bradage des produits ASPH qui
arrivent au même moment sur le marché local. Pour ces acteurs, il faut des services de stockage et de
conservation innovants en mettant en place des infrastructures de qualité et en proposant une
expertise avancée de stockage et de conservation. La pertinence de ces services est dans l’absence,
entre autres, de chambres froides adéquates au niveau des plateformes de commercialisation.

Depuis quelques années, les autorités locales, notamment les collectivités territoriales, tentent de
juguler le problème en initiant des projets de réalisations d’infrastructures de stockage et
conservation. C’est dans cette perspective que s’inscrit le projet de Partenariat Public-Privé (PPP)
relatif à la mise en place d’une chambre froide porté par la commune de Fanaye, avec l’appui de l’IPAR
et de Feed the Future Sénégal Projet d’appui aux Réformes et Politiques Agricoles (PSS)2
.
Dans le but de ratisser large et d’adresser la contrainte d’absence d’ISC adaptées dans une dynamique
globale qui prend en charge toutes les spéculations, il a été retenu de mener cette étude qui prend en
compte les besoins de la commune de Fanaye et des communes environnantes en termes de chambres
froides et autres infrastructures de stockage, tout en explorant des opportunités similaires à l’échelle
du département de Podor.