L’Association pour la promotion rurale de l’Arrondissement de Nyassia – Solidarité – Développement (APRAN-SDP), l’Agence nationale pour la réinsertion des activités économiques et sociales en Casamance (ANRAC) et le Centre nationale anti-mines du Sénégal (CNAMS), organisent avec l’appui technique et financier de l’Ambassade de Suisse au Sénégal, un atelier de plaidoyer en faveur de la mobilisation des ressources financières nécessaires pour soutenir le déminage humanitaire et la réinsertion/réintégration socioéconomiques des populations victimes du conflit en Casamance.
L’atelier, qui se tient au Cap Skirring du 26 au 28 avril 2023, vise à faire l’état des lieux des initiatives en cours en matière de déminage, d’insertion/réinsertion des populations déplacées et la relance du processus pour une paix définitive et durable en Casamance. Il est facilité par IPAR, à travers son Directeur Exécutif, le Dr Cheikh Oumar BA.
Au menu de la deuxième journée de la rencontre, il y a une visite de terrain dirigée par le Gouverneur, assisté des préfets de Ziguinchor, de Bignona, d’Oussouye et de Goudomp et d’une forte délégation de bailleurs de fonds, de chefs de village, des OSC et des projets et programmes intervenant en Casamance. Les localités visitées sont Bissine (Village de la commune d’Adéane situé à 3 km de la frontière avec la Guinée Bissau) et Basséré (Commune de Nyassia) où la vie reprend peu à peu ses droits, après plusieurs années d’exil forcé des populations, à cause du conflit armé en Casamance.
Grâce à l’action de l’Etat du Sénégal et des partenaires techniques et financiers (organisations humanitaires, bailleurs, organisations locales, etc.), les populations reprennent goût à la vie dans ces contrées longtemps cataloguées « zone rouge », du fait de l’insécurité qui y prévalait. Dans le village de Bissine, Direct Aid a financé la construction d’un bâtiment pour accueillir les populations revenues de Guinée Bissau. L’activité agricole reprend aussi, peu à peu. Toutefois, la relance de l’économie, à travers l’exploitation du potentiel de la zone, butte sur le manque de ressources financières.
Il importe par ailleurs de poursuivre le déminage pour faciliter la libre circulation des personnes. Le déminage concerne une zone de plus d’un million de m2 (soit plus de 100 Ha) et va impliquer un investissement estimé à 6 milliards de FCFA.
Les populations, rencontrées sur le terrain, ont chaleureusement remercié l’Etat pour la sécurisation des zones, l’organisation du retour des familles ayant quitté pendant plus de 20 ans leurs villages, le déminage, etc., mais ont également sollicité un appui pour l’amélioration de l’accès à l’eau et à l’électricité. En réponse à cette sollicitation, Direct Aid a promis d’ériger un forage dans la zone, tandis que l’Etat s’est engagé à assurer l’électrification à travers le PUDC et la Senelec.