Le Réseau des Parlementaires pour la protection de l’Environnement du Sénégal (REPES), en collaboration avec l’Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR) et l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), a organisé, le mardi 15 avril 2025, à l’Assemblée Nationale une session de renforcement de capacités des parlementaires sur les transformations des systèmes agro-alimentaires pour la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD).
La session visait à impulser une action parlementaire forte capable de stimuler la transformation des systèmes agro-alimentaires pour la réalisation des ODD au Sénégal, à travers une meilleure connaissance et une adaptation des politiques et instruments juridiques internationaux adoptés par le Sénégal.
L’activité a ciblé principalement les parlementaires membres du REPES, de la Commission du développement durable et de la transition écologique, de la Commission du développement rural, ainsi que les membres de l’Association des anciens parlementaires et ministres. Elle a, également, vu la participation de l’IPAR, représentée par son Directeur Exécutif, Dr Cheikh Oumar Ba, sa directrice de Recherche Dr Laure Tall, le chercheur émérite Dr Ibrahima Hathie, ainsi que d’experts de la FAO.
Faire des parlementaires les leviers de la transformation des systèmes alimentaires
Des messages forts ont été délivrés au cours de la cérémonie d’ouverture en direction des parlementaires et autres décideurs, en vue de les sensibiliser sur l’importance d’avoir des systèmes alimentaires forts et durables et sur le rôle qu’ils peuvent jouer pour accélérer cette transformation.
Les systèmes agro-alimentaires sont devenus des enjeux mondiaux importants. Ils sont, toutefois, affectés par plusieurs problèmes selon Samba Dang, président du REPES. Ces problèmes ont pour noms la sécheresse, la hausse des prix, les attaques de criquets, les conflits, la pauvreté, le déficit d’accès à l’eau potable, aux soins de santé de qualité et à d’autres services de base. Une telle situation compromet la réalisation des ODD, fortement tributaire de la qualité des systèmes alimentaires.
Présidant la cérémonie d’ouverture, Mme Ramatoulaye Bodian, vice-présidente à l’Assemblée Nationale a fait comprendre qu’« un système alimentaire durable doit garantir la sécurité alimentaire et la nutrition pour tous, sans nuire aux bases économiques, sociales et environnementales nécessaires aux générations futures ».
Dr Cheikh Oumar Ba, directeur exécutif de l’IPAR, pour sa part, a parlé d’une initiative en cours avec la FAO pour aider les parlementaires à disposer d’outils adaptés aux normes internationales. Dr Ba est convaincu qu’avec plus de synergies dans la territorialisation des politiques publiques, il est possible de toucher les différents pôles régionaux du Sénégal et d’accompagner l’État dans ses nouvelles orientations. Il a insisté sur l’importance de renforcer les capacités de l’Assemblée nationale pour y parvenir.
Face à ces défis, la FAO a consolidé son approche de soutien et de suivi de l’action parlementaire, ancrant la sécurité alimentaire et la nutrition dans les cadres législatifs, en collaborant avec plus de 60 réseaux parlementaires dans le monde, contribuant directement au développement et à l’adoption de plus de 100 lois liées à la sécurité alimentaire, à la nutrition et aux systèmes agro-alimentaires en général.
Mehdi Drissi, chargé de la liaison et Coordonnateur de la Communication de la FAO en Afrique de l’Ouest, a salué l’initiative du REPES et appelle à créer des lois sur les systèmes agro-alimentaires. Selon lui, des lois bien établies permettent de protéger l’environnement, d’améliorer l’alimentation, de soutenir une agriculture durable, résiliente et inclusive, et de créer des emplois pour les femmes et les jeunes.
Intervenant sur la question des « enjeux des systèmes alimentaires au Sénégal et en Afrique », Dr Laure Tall, de l’IPAR a insisté sur l’impératif de créer les conditions d’une souveraineté alimentaire durable et a souligné le rôle clé que la recherche peut jouer dans ce processus avec la fourniture de données probantes pour alimenter les politiques. Elle a exhorté les parlementaires à une collaboration plus accrue avec les chercheurs pour l’intégration des données probantes dans les politiques publiques ainsi que leur participation au groupe de travail sur l’évaluation des politiques publiques. Dr Tall a évoqué un processus de collaboration REPES-IPAR, en perspective, qui se traduira par la formation des parlementaires sur l’usage des données, etc.
Dr Boris Gandon de la FAO, quant à lui propose une stratégie d’intervention aux parlementaires pour mieux adresser la question des systèmes alimentaires. Les axes de cette stratégie sont : la législation, le contrôle, le budget et la représentation. L’expert a incité à la création et au renforcement de réseaux de parlementaires, au renforcement de capacités de ces derniers, au développement d’outils de connaissances et à la promotion de processus législatifs, entre autres.
Il est à noter que, dans le cadre de cette initiative du REPES, l’Assemblée nationale du Sénégal est engagée à mobiliser les autres parlements de la CEDEAO, de l’UEMOA, de l’Union Africaine ainsi que d’autres entités nationales pour porter la cause des systèmes alimentaires.
Au terme de la rencontre, une feuille de route parlementaire pour la transformation des systèmes alimentaires a été déclinée en collaboration avec les parlementaires pour tenir d’autres sessions dans les mois à venir.



