Kaolack, 24 mars (APS) – L’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR) appelle à inscrire les politiques de subvention au secteur agricole dans un cadre global alliant nécessité d’amélioration de la productivité, compétitivité du secteur et réduction des risques pour les petits producteurs.
’’Les politiques de subvention doivent s’inscrire dans un cadre plus global de stratégies alliant les objectifs d’amélioration de la productivité et de la compétitivité du secteur agricole à la réduction de risques pour les petits producteurs’’, recommande une étude de cette structure consacrée aux subventions des intrants agricoles au Sénégal.
Le document reçu à l’APS liste notamment les limites des politiques de subventions des intrants agricoles menées par les pouvoirs publics au Sénégal depuis plusieurs décennies.
L’étude pointe du doigt la disparité entre les importantes ressources budgétaires allouées en subventions et l’impact limité du secteur agricole dans le produit intérieur brut (PIB) du Sénégal. Lequel tourne autour de 15 % depuis deux ans.
’’Les principales limites dans la politique de subvention des intrants agricoles portent sur les modalités d’accès et de distribution, les coûts élevés, le manque de transparence du système à tous les niveaux, et la qualité souvent médiocre et le trafic vers les pays limitrophes’’, mentionne le document.
’’La distribution des intrants est disproportionnée, les grands exploitants cultivant les superficies les plus importantes reçoivent la plus grande part de la subvention, tandis que la majorité des petits producteurs reçoivent de petites quantités’’, d’après l’étude faite en collaboration avec le ministère de l’Agriculture et le Programme d’accompagnement des initiatives citoyennes de la société civile.
’’Les ressources budgétaires allouées aux subventions des intrants ont fortement augmenté ces dernières années. Les subventions en engrais sont passées de 4, 6 milliards de francs Cfa en 2005 à plus de 18, 1 milliards en 2013’’, souligne les auteurs.
Ils ajoutent : ‘’Les subventions sont ainsi captées par des grands exploitants agricoles au détriment des petits producteurs. Les subventions aux semences et à l’engrais ont contribué en partie à améliorer la productivité agricole au Sénégal, mais cette performance est encore très limitée’’.
’’Les agriculteurs possédant plus de 5 hectares et représentant 53, 1 % des ménages agricoles, bénéficient de près de 62, 7 % des intrants subventionnés (en 2015), tandis que la répartition des intrants subventionnés suivant le type de culture favorise les cultures de rente et du maraîchage en défaveur des cultures céréalières’’, rapporte l’étude.
Source : aps.sn