D’ici 2030 le monde entier s’est fixé pour mission d’atteindre les 17 objectifs de développement durable. D’ici là, les pays du Sud s’attèlent à aligner leurs politiques publiques aux ODD. C’est la raison du panel d’experts organisé hier, mercredi 16 novembre à Dakar, par l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), en collaboration avec Southern Voice dont la mission est de fédérer les voix des pays du Sud pour atteindre les ODD
Plusieurs experts des pays du Sud sont depuis quelques jours à Dakar pour partager leurs expériences sur les objectifs de développement durable. A l’occasion d’un panel organisé hier, mercredi 16 novembre, sous l’égide de l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), en collaboration avec Southern Voice, les experts ont discuté sur le thème « Alignement des politiques publiques avec les Objectifs de développement durable (ODD) : expériences des pays du Sud ». Dr Debariya Battacharya, du Bangladesh, par ailleurs président de Southern Voice, a questionné la raison de parler d’alignement plutôt que d’intégration ou d’adaptation. Il a également signalé que les questions de développement durable sont généralement gérées au niveau de la primature ou à la présidence dans plusieurs pays. Or, à son avis, il n’y a pas forcément la compétence requise à ces niveaux. Ce qui constitue un problème fondamental. Pour lui, il y a un véritable problème de coordination s’il y a des antagonismes humains au sein des gouvernements.
Le conseiller spécial du Premier ministre, Moubarack Lô, a révélé que le Sénégal n’a pas créé un cadre institutionnel pour s’aligner aux objectifs de développement durable. « Les ODD viennent se greffer à ce qu’on fait, mais on ne va pas changer ce qu’on était déjà en train de faire », a-t-il déclaré. Selon lui, le Sénégal utilise le cadre bien structuré du plan Sénégal émergent (PSE). Des exercices de priorisation sont souvent organisés entre les différents secteurs concernés pour évaluer le processus et déterminer les points à améliorer. M. Moubarack Lô a également signalé les volontés du gouvernement du Sénégal de privilégier le partenariat public-privé.
Suwadu Sakho-Jimbira, chercheure séniore à l’IPAR, a rappelé les 3 axes stratégiques sur lesquels repose le PSE qui est le cadre de référence de la politique économique et sociale du Sénégal. Chacun de ces axes, dit-elle, regroupe plusieurs objectifs de développement durable. Et d’annoncer que le Sénégal est en train d’effectuer un travail de priorisation pour répartir les 169 cibles en quatre groupes. Ndane Diouf, du Conseil économique, social et environnemental (CESE) a signalé la nécessité d’informer les citoyens sénégalais sur le contenu du PSE qui constitue plusieurs programmes regroupés.
Source : http://www.sudonline.sn/les-pays-du-sud-partagent-leurs-experiences-a-dakar_a_32217.html