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Prévention des conflits fonciers à Podor : Agriculteurs, éleveurs et société civile partagent des outils de bonne gouvernance

Publié le 21 décembre 2018

@LeSoleil -
Divers acteurs issus des 22 communes du département de Podor ont partagé des outils pour une meilleure appréhension des questions foncières. Cette rencontre est une idée de l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), en collaboration avec la Fao.

L’Etat du Sénégal, dans sa politique de maîtrise des questions foncières, avait mis en place un comité pour discuter des questions afférentes à ce domaine. A côté de l’autorité publique, des entités mènent également la réflexion afin que la terre ne soit plus source de problèmes. Ainsi, cette session de partage s’inscrit dans le cadre du programme « une gouvernance foncière améliorée, pour une prospérité partagée dans le bassin du fleuve Sénégal » déroulé à Podor, Kayes (Mali), Bogué (Mauritanie) et Mamou (Guinée).

L’objectif des organisateurs est de faire une formation sur le consentement préalable, en poussant les populations à donner librement les terres et en connaissance de cause.
Cette approche inclusive, a rap- pelé le Dr Cheikh Oumar Bâ, directeur exécutif d’Ipar, « offre l’occasion de communier autour des problématiques liées au foncier, à l’élevage, aux pêches, aux forêts et à la sécurité alimentaire et per- met de fournir au Sénégal – et au département de Podor en particulier – un référentiel d’orientations et un cadre d’échanges et de dia- logue en vue d’une gouvernance foncière responsable et apaisée ». Cet atelier, ajoute le Dr Bâ, vise, dans son objectif général, à renforcer les capacités des acteurs locaux en matière de gouvernance foncière et à raffermir les relations entre Etat, collectivités locales, organisations paysannes, société civile et institutions de recherche et de développement. Aujourd’hui, « le Sénégal est un exemple au ni- veau mondial, au regard de l’excellence du dialogue multi-acteurs que le cadre de Podor est en train de jouer au niveau local », a fait noter de directeur exécutif d’Ipar.

Démarche inclusive

En s’appropriant ces outils, les populations et les divers acteurs auront leur mot à dire quand des agrobusiness doivent s’installer dans la zone. Ceci permettra d’éviter, rappelle Dr Cheikh Oumar Bâ, ce qui s’est passé à Dodell avec les Marocains d’Afri-Partners, Fanaye avec Senhuile où l’investisseur perd de l’argent, l’Etat est en retard sur l’exécution de ses poli- tiques et les populations nagent dans le doute. Au nom de la Fao, Ibrahima Faye a évoqué le travail fait depuis trois ans, de concert avec Ipar. A l’en croire, l’amélioration de la gouvernance foncière deviendra une réalité à Podor et « la vallée du fleuve sera un bon laboratoire, avec comme objectif sécuriser les terres et, du coup, aller vers une sécurité alimentaire au profit des populations ».

Quant à Mamadou Mbaré Hanne, Sg du Conseil départemental de Podor, il a dit sa fierté d’accueillir cette plateforme. « Podor, c’est 70% de la région de Saint-Louis et toutes les potentialités sont là, avec nos quatre cours d’eau et l’île à Morphil qui est un véritable réservoir de terres arables ». Il a, en outre, rappelé que beaucoup d’investisseurs privés veulent s’installer et « avec ces types de rencontres, les mentalités changent et les populations à la recherche de mieux-être sont impliquées dans ce processus d’implantation des agro-business ».

Auteur : Amadou Maguette NDAW
Source : le soleil