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Impacts des changements climatiques sur le Sénégal : les chercheurs étrangers s’imprègnent des cas d’école dans la commune de Diender, zone des Niayes

Publié le 29 février 2016

Les participants à l’atelier du Projet d’inter comparaison et d’amélioration des modèles agricoles (AgMIP), tenu à Dakar du 22 au 27 février, ont effectué une visite de terrain, jeudi dernier 25 février à Diender, au lac Tanma et au lac Rose. Il s’agissait, pour eux, de s’imprégner des impacts des changements climatiques sur le Sénégal et des réponses apportées par les communautés.

Une centaine de chercheurs du monde entier, présents à Dakar dans le cadre de l’atelier du Projet d’inter comparaison et d’amélioration des modèles agricoles (AgMIP), s’est retrouvée, jeudi dernier 25 février, sur le terrain pour évaluer les impacts des changements climatiques au Sénégal et les réponses apportées par les communautés pour y faire face. C’est dans cette perspective que la délégation est accueillie par les membres de la Fédération des agropasteurs du Diender, avant de se rendre au lac Tanma et au lac Rose.

« La visite a été organisée afin de faire le lien entre le travail de recherche que nous faisons et ce qui se passe sur le terrain. AgMIP essaie de voir l’impact des changements climatiques, mais nous savons que les changements climatiques ne sont pas seulement dus au climat. L’effet du climat et l’effet de l’homme sont interconnectés. Et pour bien comprendre les orientations et ce qui va se passer dans le futur, il faut analyser ces interactions là », a souligné Ibrahima Hathie, directeur de la recherche à l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), coorganisateur, avec l’International Crops Research Institute for the Semi-Arid Tropics (ICRISAT) du Mali, de l’atelier de Dakar.

Cette visite de terrain, du point de vue du chercheur, est illustrative dans la mesure où on se rend compte qu’il y a une « interconnexion » entre « l’effet de la sécheresse, la baisse de la pluviométrie, mais aussi les effets de l’homme, les effets anthropiques ». Selon lui, « l’augmentation de la population urbaine a un impact sur les activités, ce qui est illustrée par un basculement vers l’intensification de la production horticole et arboricole, alors que l’exploitation était céréalière au début ».

LE LAC ROSE MENACE DE DISPARITION, SI…

Le chercheur n’a pas manqué de citer le cas du lac Retba communément appelé lac Rose. « Pour le lac, vous vous rendez compte que les effets de l’exploitation abusive vont avoir un impact. Tout à l’heure, il est même souligné que la disparition du lac est envisageable si des efforts ne sont pas faits pour réguler son utilisation », a-t-il laissé entendre.

Pour sa part, Pierre Sibiry Traoré, chercheur à l’International Crops Research Institute for the Semi-Arid Tropics (ICRISAT) du Mali, a signalé que « l’une des choses qui a été le plus clair dans cette visite est qu’elle a fourni un exemple très concret, une illustration très concrète de la concordance des changements climatiques et la simultanéité avec le développement des zones urbaines et des tendances technologiques qui caractérisent la société d’aujourd’hui ». M. Traoré a illustré sa pensée en ces termes : « Cette visite, de manière très claire, a montré à quel point il est important pour nous de découpler les différents processus et de mieux comprendre qu’est-ce qui est attribuable aux changements climatiques, à d’autres facteurs, y compris la croissance de la population, l’urbanisation et le développement des infrastructures et des technologies ».

Auparavant, Doudou Diop, secrétaire général de la Fédération des agropasteurs du Diender, a expliqué les stratégies adoptées par les membres de son association pour faire face aux changements climatiques, surtout par le reboisement et la reproduction des semences.

Source : Sud Quotidien du lundi 29 février 2016