IPAR Think Tank, en partenariat avec le Centre Africain pour le Développement Équitable (ACED) et avec l’appui du Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI/IDRC), publie un nouveau Policy Brief consacré aux effets des programmes de soutien à l’innovation sur les Micro, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) au Sénégal.

Ce Policy Brief intitulé « soutien à l’entreprenariat: comment traduire l’intention en impact durable pour les MPME? », s’appuie sur une évaluation menée entre 2021 et 2023 pour mesurer l’impact réel de l’accompagnement intégré (formation, coaching et accès au financement) sur la performance, l’équité et la durabilité des entreprises bénéficiaires.

Le soutien à l’innovation, un gage de performance pour les entreprises

L’étude démontre que le soutien à l’innovation constitue un levier efficace pour renforcer la performance économique des MPME. Les entreprises accompagnées affichent une croissance plus rapide, une meilleure stabilité et une durée de vie supérieure à celles non accompagnées

L’analyse met également en lumière plusieurs enjeux essentiels :

• Inclusion économique des femmes : bien qu’elles soient majoritaires dans les phases de démarrage (35 %), les femmes entrepreneures restent sous-représentées dans les phases de croissance (15 %) et font face à davantage d’obstacles d’accès aux marchés ;
• Décentralisation à renforcer : le programme touche les régions hors -capitale, mais les entreprises rurales demeurent confrontées à des contraintes spécifiques (infrastructures, logistique, financement) qui limitent leur essor ;
• Gouvernance interne améliorée mais redistribution faible : les entreprises accompagnées impliquent davantage leurs employés dans les décisions, mais les mécanismes de partage des bénéfices restent très peu adoptés.

Pistes d’action pour renforcer les politiques publiques

Le Policy Brief recommande cinq axes prioritaires pour améliorer l’impact des programmes de soutien à l’innovation (page 3)

• Renforcer le soutien ciblé aux femmes entrepreneures, notamment dans les phases de croissance et de maturité ;
• Adapter les interventions aux réalités régionales et rurales à travers des services différenciés et des partenariats locaux ;
• Promouvoir la formalisation et l’accès à des financements alternatifs (microcrédit, crowdfunding, fonds de garantie) ;
• Encourager des pratiques de gouvernance plus inclusives, incluant le partage de la valeur ;
• Intégrer la formation numérique comme priorité transversale, indispensable pour améliorer la compétitivité des entreprises.