Du 18 au 23 juillet 2025, le Consortium Agroecology for Resilient Territories in Senegal (ARTS), composé d’#IPAR Think Tank, d’#ENDA PRONAT et d’#UNIB, a travaillé avec la #DyTAEL de Bignona et des artistes pour réfléchir sur une stratégie de plaidoyer basée sur les résultats de recherche sur les systèmes alimentaires du département de Bignona.
Les travaux ont débuté par une restitution des principaux résultats de la recherche issus de la cartographie des initiatives agroécologiques. Les communautés sont engagées dans le développement d’initiatives agroécologiques qui produisent des impacts positifs sur les ressources naturelles, l’alimentation et les revenus des ménages. La production locale est essentiellement basée sur les cultures et les habitudes alimentaires locales. Toutefois, les initiatives agroécologiques font face à des contraintes qui limitent leur mise à l’échelle. Ainsi, il y a un besoin de sécuriser l’accès au foncier et au financement des communautés pour moderniser les exploitations agricoles familiales, favoriser la gestion durable des ressources naturelles et accroître leur productivité et d’aménager l’espace en infrastructures de production, de stockage, de transport et de commercialisation.
Les principaux résultats de la prospective sur les systèmes alimentaires du département de Bignona en 2045 ont, ensuite, été partagés. En effet, 72 facteurs influencent les systèmes alimentaires de Bignona dont 8 sont les plus influents : démographie ; relève agricole par les jeunes ; urbanisation ; accès au financement ; unités de transformation ; feux de brousse ; consommation et magasins de conservation/stockage/chambre froide. Ces 8 facteurs structurent les 3 scénarios possibles des systèmes alimentaires que sont « Bignona, une vitrine éco-durable », « Bignona, Djiyito » et « Bignona, un grenier en péril ».
De plus, les résultats de la prospective ont aussi montré que, pour créer les conditions d’occurrence de « Bignona, une vitrine éco-durable », il faut nécessairement agir sur les domaines clés que sont : éducation-formation-sensibilisation ; alimentation-santé-démographie ; aménagement de l’espace-gestion des ressources naturelles ; mécanismes de financement, pour aller au-delà des 8 variables motrices.
Par ailleurs, à partir de ces résultats de recherche, la stratégie de plaidoyer a été circonscrite, pour démarrer, avec le thème de l’aménagement de l’espace et de la gestion des ressources naturelles avec comme objectif : « sécuriser les droits des communautés sur la gestion et le contrôle des ressources naturelles (terre, eau, forêt, semences) nécessaires pour une transition agroécologique dans le département de Bignona d’ici 2030 ».
5 axes d’interventions sont ensuite identifiés : (1) élaboration et mise en œuvre d’un plan d’aménagement agro-sylvo-pastoral et halieutique ; (2) amélioration de l’environnement économique des unités de transformation agroalimentaire ; (3) développement d’infrastructures de stockage/conservation et d’énergie ; (4) mise en place d’une banque de semences paysannes, biologiques et certifiées et (5) réhabilitation du barrage d’Affiniam.
Enfin, en résidence dans le campement de Baïla, les artistes ont déployé leur liberté créative pour habiller les messages forts de plaidoyer à l’endroit des différentes parties prenantes afin qu’ils agissent en synergie pour l’avènement de « Bignona, une vitrine éco-durable » en 2045. Les principaux médiums artistiques mobilisés sont le chant, le rap, le slam, le conte, le dessin, la peinture, etc.
Produire des résultats de recherche est une chose, les rendre plus compréhensibles, digestifs et exploitables, surtout pour les décideurs, en est une autre. L’approche du projet ARTS consiste à aller au-delà de la recherche scientifique, déjà participative, pour activer une dynamique de changement transformative des systèmes alimentaires du département de Bignona sur la base de l’agroécologie.
