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Assises de la jeunesse de la CEDEAO

Assises de la CEDEAO : Vers une nouvelle politique régionale alignée sur les aspirations de la jeunesse !
Plus de 200 participants dont une centaine de jeunes venus de 12 pays ont pris part du 1er au 03 juillet aux Assises de la jeunesse de la CEDEAO sous le thème « Engager la CEDEAO pour une nouvelle vision sur la jeunesse ».
Organisée par le Centre de développement de la jeunesse et des sports de la CEDEAO (EYSDC) sous la coordination technique et méthodologique du Think Tank Ipar, la cérémonie d’ouverture a été présidée par Madame Khady Diene Gaye ministre de la jeunesse, des sports et de la culture en présence de la Mame Fatou Sarr Sow commissaire en charge du Développement Humain et des affaires sociales de la CEDEAO, du représentant du ministère de l’emploi, des représentants de la Commission de la CEDEAO, des partenaires techniques et financiers entre autres. L’objectif de la rencontre était de bâtir une Afrique unie, prospère, équitable, juste et en progrès.
Cette rencontre stratégique représentait un point tournant dans la révision des politiques publiques à l’échelle régionale, mettant l’accent sur la jeunesse dans le cadre de discussions visant à façonner l’avenir de la sous-région, face à d’importants défis géopolitiques et socio-économiques.
Dans son mot de bienvenue, Dr Cheikh Oumar Ba, Directeur exécutif de l’Ipar, a indiqué que l’Afrique de l’Ouest traverse une crise profonde, marquée par des conflits, une instabilité politique et des difficultés à assurer le développement. « Dans ce contexte, les jeunes ouest-africains subissent une précarité persistante, due à un accès limité aux services essentiels comme l’alimentation, la santé, l’éducation ou la formation, en dépit de leur poids démographique important » a-t-il indiqué avant de souligner que « le manque d’opportunités, particulièrement en milieu rural, pousse à l’exode vers les villes ou à l’étranger, souvent via des voies migratoires irrégulières ».
Pourtant, selon Dr Ba, cette jeunesse se distingue par sa capacité d’adaptation et son dynamisme. La capacité des jeunes à se sentir collectivement utile peut, s’ils sont soutenus, donner un nouveau souffle à nos sociétés.
En effet, l’Ipar a joué un rôle central dans l’organisation de ces assises et dans les concertations nationales ayant permis de recueillir les attentes des jeunes. L’institution, forte de son expérience dans le domaine de la recherche sur l’emploi et la migration des jeunes, et dans l’élaboration de stratégies nationales pour l’insertion des jeunes dans l’agriculture, œuvre aujourd’hui pour la promotion l’entrepreneuriat vert à travers le projet « Jeune Entrepreneurs Vert (JEV) et l’accompagnement des jeunes.
Dans son allocution d’ouverture, la ministre en charge de la jeunesse a insisté sur la volonté affichée par les participants, notamment des jeunes de tous les pays de l’Afrique de l’Ouest, (anglophones, francophones et lusophones) décidés à dépasser les clivages. Une manière, d’après elle, de permettre à la jeunesse africaine de contribuer véritablement à la prise en charge des questions de l’heure, afin d’accompagner nos différents gouvernements dans la mise en œuvre de véritables politiques de développement durable.
Elle a en outre souligné que l’initiative des assises intervient à un moment critique dans un contexte régional complexe, marqué par des tensions géopolitiques, le retrait de certains pays de la CEDEAO et une exploitation des ressources naturelles qui échappe encore trop souvent aux États africains.
Elle a insisté sur le rôle crucial de la jeunesse africaine, qui, selon elle, est prête à relever ces défis et à accompagner les gouvernements vers une gouvernance plus efficace et plus durable. Pour que l’Afrique tire pleinement profit de ses richesses, il est impératif, selon la ministre, d’intégrer les jeunes dans les processus de décision, dans l’élaboration des politiques publiques et dans la gestion des ressources. La ministre a par ailleurs souligné que les jeunes sont souvent en avance sur les gouvernements. Malgré les clivages entre les différents régimes, la jeunesse africaine reste connectée, interconnectée, et animée par les mêmes ambitions.
Dans le même sillage, le professeur Fatou Sow Sarr, Commissaire au développement humain et aux affaires sociales de la CEDEAO, a rappelé que ces assises s’inscrivent dans un tournant stratégique, avec pour ambition de construire une nouvelle politique jeunesse alignée sur la Vision 2050 de la CEDEAO. Cette politique de rupture doit, selon elle, s’appuyer sur les réalités du terrain et sur les priorités exprimées par les jeunes eux-mêmes.
Rappelons que ces assises régionales constituent une suite logique à la phase pilote de forums et de consultations que la CEDEAO a lancée au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Bénin. Ces initiatives ont offert une plateforme essentielle aux jeunes âgés de 15 à 35 ans pour partager leurs points de vue et co-créer des solutions, garantissant que les futures politiques régionales de la jeunesse reflètent les diverses réalités et aspirations de la jeunesse ouest-africaine.
Les travaux, entamés il y a deux ans, aboutiront en 2026 à un document stratégique global et prospectif. Ce document abordera des enjeux structurants tels que la citoyenneté active, l’emploi, l’éducation, la santé, l’intelligence artificielle et l’exploitation souveraine des ressources naturelles.
Il faut noter également que les assises se sont tenues dans le cadre des célébrations du 50e anniversaire de la CEDEAO et visent à définir les éléments clés d’une nouvelle politique de la jeunesse, ainsi qu’à façonner une vision régionale unifiée, alignée sur les aspirations des jeunes.
Pendant trois jours, les participants ont échangé sur les défis et les opportunités auxquels les jeunes de la région font face notamment dans les domaines de l’emploi, de l’entreprenariat, de l’éducation et de la formation professionnelle et de la migration.
Ces sujets ont été abordés à travers plusieurs panels centrés sur des problématiques à enjeux :

  • Les institutions régionales face aux problématiques de jeunesse ;
  • Les politiques publiques et régionales sur l’emploi des jeunes ;
  • Les défis sécuritaires et la participation des jeunes dans la gouvernance et la consolidation de la paix;
  • Les mécanismes de protection sociales dans l’espace CEDEAO : quelle stratégie pour la prise en charge de la santé des jeunes ? ;
  • Les enjeux de l’autonomisation des femmes et de l’égalité des sexes pour une économie inclusive ;
  • Migrations et développement : regards croisés de la jeunesse ouest africaine.
    Un autre débat portant sur « l’économie verte et innovation numérique : quels enjeux pour le développement des jeunes » a permis de présenter le projet « Jeunes entrepreneures verts » porté par l’IPAR, le Secrétariat International de l’Eau (SIE) et l’Ecole des Entrepreneures Québécois (EEQ). Ledit projet vise entre autres à soutenir les jeunes entrepreneurs.es, dont une majorité de femmes, dans le développement de meilleures pratiques contribuant efficacement à la transition environnementale et climatique des communautés.