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8ᵉ édition du Salon International des Énergies Renouvelables de Dakar : IPAR propose des pistes d’actions pour une transition énergétique durable en Afrique

L’IPAR a pris part à la 8ᵉ édition du salon International des Energies Renouvelables (SIERA), tenue du 24 au 26 avril 2025 au Grand Théâtre de Dakar. Organisé par l’Agence Nationale pour les Énergies Renouvelables (ANER) du Sénégal, cet événement avait pour objectif de partager les cadres de gouvernance et d’action dans les secteurs de l’énergie et de l’environnement, de discuter des processus de décarbonisation, de promouvoir les opportunités de formation, de financement, et de favoriser la création de partenariats commerciaux et institutionnels.

Lors de cette édition, un panel sur le thème « Énergies renouvelables et résilience des territoires » a été organisé, sous la modération de Monsieur Abdoulaye Seck, Program Lead Sénégal – Carbon Pricing Unit au Global Green Growth Institute (GGGI).

L’IPAR, à travers sa directrice de recherche Dr Laure Tall qui a pris part à ce panel, a présenté les résultats d’une recherche menée par le think tank dans le cadre d’un projet de transition énergétique et d’autonomisation économique des femmes dans les Niayes (région maraichère de la grande côte du Sénégal).

L’étude met en lumière les avantages liés à l’utilisation des technologies solaires dans la production horticole :

  • Doublement du revenu annuel des producteurs, passant de 695 000 FCFA à plus de 1 500 000 FCFA ;
  • Réduction de moitié des coûts d’irrigation et augmentation des superficies cultivées ;
  • Baisse des émissions de gaz à effet de serre chez les exploitants utilisant le solaire.

Toutefois, Dr Tall alerte sur le risque de surexploitation des ressources en eau liée à l’accès facilité à l’irrigation solaire. Elle a ainsi formulé plusieurs recommandations pour une transition énergétique durable :

  • Développer des mécanismes de financement différenciés, notamment pour les femmes ;
  • Promouvoir des pratiques d’irrigation économes en eau telles que le goutte-à-goutte et l’agroécologie ;
  • Accompagner les producteurs par de la formation, de la sensibilisation et un suivi participatif des ressources hydriques.

Elle a souligné l’importance d’une gouvernance intersectorielle centrée sur les territoires pour réussir la transition énergétique.

Miser sur le solaire pour combler le gap énergétique entre les territoires

Dans le sillage de Dr Tall, les autres panélistes ont également mis en avant le rôle essentiel de l’accès à l’énergie dans le développement particulièrement dans l’amélioration des services de santé en milieu rural. Monsieur Céte Tiendrebeogo, Directeur Général de l’entreprise SETHI et coordonnateur du programme « Santé et Solaire », a partagé une initiative et les résultats de d’un programme qui a contribué à l’électrification de 120 centres de santé au Sénégal. A sa suite, le Directeur Général de la SENELEC, Monsieur Gaye Papa Toby, a présenté le cadre stratégique de la production énergétique au Sénégal. Il a mis en lumière l’objectif de favoriser l’optimisation de la production 1 000 MW d’ici 2040 ainsi que la stratégie de pôles territoriaux énergétiques, avec l’affectation de types d’énergies adaptés aux spécificités de chaque territoire, pour optimiser la production et la distribution.

Monsieur Christophe Messenger, Chef de projet à la GIZ, a présenté plusieurs initiatives de la coopération allemande, notamment des projets de pompage solaire pour l’agriculture, un projet d’électrification de 300 villages, le soutien au secteur de la santé par l’électrification de structures médicales rurales, entre autres.

Le Professeur Diouma Kobar, Directeur Général de l’ANER, est intervenu en clôture du panel pour rappeler l’objectif stratégique fixé par l’État : atteindre une couverture énergétique universelle d’ici à 2030.

Plusieurs enjeux majeurs motivent cet élan de l’Etat du Sénégal :

  • Réduire les disparités d’accès à l’énergie entre le monde rural et le monde urbain ;
  • Valoriser l’éclairage public non seulement pour améliorer la sécurité, mais également comme usage productif au service de l’économie locale ;
  • Recourir massivement à l’énergie solaire pour atteindre la souveraineté alimentaire, résoudre les problèmes de stockage agricole, réduire le vol de bétail.

Le Professeur Kobar a également insisté sur l’importance de l’utilisation et de la valorisation des ressources locales ainsi que sur l’accès aux soins de santé en milieu rural grâce au développement de solutions mobiles alimentées par les énergies renouvelables.

 IPAR, en tant qu’organisme de recherche (think tank) réaffirme son engagement à produire des connaissances utiles pour accompagner les politiques publiques et renforcer les capacités locales.