Du 31 mars au 4 avril 2025, plus d’une centaine de chercheurs et de praticiens venus des cinq continents se sont réunis à Mexico pour la 10e conférence d’AgMIP (Agricultural Model Intercomparison and Improvement Project), un réseau international de recherche qui croise les disciplines pour modéliser l’avenir de l’agriculture et des systèmes alimentaires dans un contexte de changement climatique.
En tant que membre du comité exécutif d’AgMIP, Dr Laure TALL, directrice de Recherche de l’IPAR a été invitée à participer à cette rencontre. Elle y a joué un rôle actif en tant que présidente de la session sur les systèmes alimentaires, et intervenante lors de la séance d’ouverture et de clôture de la conférence.
L’événement s’est tenu dans un lieu hautement symbolique : le centre du CIMMYT, berceau de la Révolution verte, où Norman Borlaug a initié les travaux qui ont transformé la sécurité alimentaire mondiale au XXe siècle. Un site inspirant, empreint d’histoire et tourné vers l’avenir.
Des casquettes noires et des messages forts
La traditionnelle photo de groupe d’AgMIP a pris une dimension particulière cette année. Habituellement, chaque discipline se distingue par une couleur de casquette : vert pour les agronomes, bleu pour les climatologues, doré pour les économistes. Mais en 2025, tous les participants portaient une casquette noire. Un signe d’unité ou le reflet des temps incertains que traverse la recherche climatique, dans un contexte de tensions politiques et de désengagement scientifique, notamment aux États-Unis. Pourtant, malgré ces signaux d’alerte, les discussions ont démontré une chose : la détermination de la communauté scientifique reste intacte. Les outils de modélisation deviennent de plus en plus sophistiqués, les enjeux africains prennent davantage de place, et les synergies entre disciplines se renforcent.
IPAR s’engage
À travers cette participation, IPAR réaffirme son engagement à connecter la recherche et la décision, en portant la voix des acteurs africains dans les débats scientifiques internationaux. Notre contribution à AgMIP10 a permis de rappeler que « les transitions alimentaires en Afrique sont complexes, souvent non linéaires, et que les leviers de changement doivent s’ancrer dans les réalités locales : des politiques alimentaires cohérentes, une meilleure gouvernance des données, et un soutien accru à la prospective territoriale ».