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Révision de la LOASP au Sénégal : Des concertations initiées pour identifier des mécanismes innovants et adaptés de financement du secteur ASPH et améliorer la gestion des risques liés aux aléas climatiques et économiques

Outre les consultations citoyennes régionales et les comités régionaux de développement (CRD) spéciaux, le processus de révision et d’actualisation de la Loi d’Orientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP), en cours au Sénégal, intègre des concertations thématiques pour échanger avec les différentes catégories d’acteurs sur les défis liés aux cinq problématiques suivantes :

  • Modernisation/Transformation des Exploitations familiales agricoles et d’élevage ;
  • Financement agro-sylvo-pastoral et halieutique et Gestion des risques » ;
  • Pastoralisme ;
  • Nexus Eau – Terres – Energie – Forêts’ dans un contexte de transition écologique ;
  • Co-gestion des pêcheries artisanales dans un contexte d’exploitation du pétrole et du gaz.

Après une première concertation sur la « modernisation et la transformation des Exploitations familiales agricoles et d’élevage » tenue à Thiès les 6 et 7 décembre 2024, c’est autour de la question du « financement du secteur Agro-Sylvo-pastoral et Halieutique (ASPH) et de la gestion des risques liés au changement climatique et aux aléas économiques » de faire l’objet d’une session, les 13 et 14 mars 2025 à Dakar (Hôtel Ndiambour).

Cet atelier national, organisé par le Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage (MASAE) et facilité par le Comité d’évaluation, de révision et d’actualisation de la LOASP (CERAL), vise à susciter le débat et la concertation entre les acteurs publics, privés et les organisations professionnelles agricoles, afin d’identifier des solutions innovantes et adaptées pour renforcer le financement du secteur et améliorer la gestion des risques liés aux aléas climatiques et économiques.

Plus spécifiquement, il s’agira de :

  • Partager les résultats du bilan de la LOASP (2004-2024) en ce qui concerne le financement du secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique, afin d’identifier les leviers de financement existants et d’aligner les acteurs privés et publics sur les besoins spécifiques du secteur ;
  • Partager le draft de révision de la LOASP avec un focus sur le chapitre financement ;
  • Recueillir des propositions concrètes pour mettre en place des mécanismes de financement innovants et accessibles, incluant des financements directs, des assurances agricoles, des incitations fiscales et des partenariats public-privé, afin de soutenir le développement du secteur et sa résilience face aux risques ;
  • Identifier et discuter des instruments financiers et des stratégies spécifiques pour gérer les risques climatiques, économiques et environnementaux auxquels sont confrontés les acteurs du secteur ASPH. Cela inclut la mise en place de systèmes d’assurance, de prévoyance et de gestion des crises.

L’accès du secteur ASPH aux financements adaptés, un défi persistant à relever !

Largement dominé par des exploitations familiales (95%), le secteur ASPH au Sénégal souffre d’un accès limité aux financements adaptés, en raison de l’insolvabilité relative de ces unités économiques, du fait d’une mise en marché relativement inorganisée, de la perception de risques élevés par les institutions financières, du faible taux de remboursement des crédits, et du manque de garanties par les producteurs malgré les fonds dédiés mis en place.

Le financement actuel des ASPH est aujourd’hui dominé par les subventions publiques et les financements des partenaires techniques et financiers. Ces mécanismes restent, toutefois, insuffisants pour répondre aux besoins croissants en investissements, notamment pour la transformation des systèmes de production, la modernisation des équipements, l’adoption de technologies résilientes et la gestion des chocs climatiques. Par ailleurs, les risques dans ce secteur, liés à la variabilité climatique, aux pertes post-récolte, aux problèmes de commercialisation, à la qualité des produits agricoles, et aux crises sanitaires, accentuent la vulnérabilité et la solvabilité des acteurs.

La mise en place de fonds de garantie agricoles, la bonification des taux d’intérêt et les assurances agricoles, n’ont eu que peu d’effets sur la transformation durable du secteur ASPH. La couverture de ces instruments demeure limitée et les services sont souvent très peu compris par les acteurs. Il est à noter également une insuffisante dans la complémentarité entre tous ces instruments.
Cette concertation nationale s’inscrit dans ce contexte aussi sombre pour le secteur. Elle devrait proposer une approche intégrée et innovante permettant de mobiliser davantage de ressources financières mais surtout pour accroître leur efficacité et leur impact, en développant des instruments de financement innovants, tout en renforçant les capacités des producteurs à gérer les risques.

La cérémonie d’ouverture de l’atelier sera présidée par le Ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage (MASAE).
La modération générale sera assurée par IPAR Think Tank, par le biais de son Directeur Exécutif, Dr Cheikh Oumar Ba, par ailleurs, coordonnateur technique du Comité d’Evaluation, de Révision et d’Actualisation de la LOASP (CERAL).