Selon Alpha Bâ, chercheur à Gestée, un institut de recherche basé à l’Université Gaston Berger de St-Louis, 4% de la population féminine a accès à la terre au Sénégal. Samedi 8 mars, Journée internationale de la femme, en marge d’un atelier qui s’est tenu sous l’initiative du Conseil National de concertation des ruraux (Cncr) et de la délégation de l’Union européenne au Sénégal, Alpha Bâ, chercheur à Gestee,
un institut de recherche basé à l’Université Gaston Berger de St-Louis a indiqué qu’au Sénégal, seules 4% de la population féminine a accès à la terre.
Une possession qui s’acquiert souvent par offrande masculine, ou par le biais de lopins devant servir à la culture familiale ou pour des groupements de promotion féminine (Gpf).
Eu égard à ces trois cas, Alpha Bâ trouve que très peu de femmes disposent de terres personnelles dans toutes les régions du Sénégal. Aussi a-t-il ajouté, les parties souvent destinées aux femmes ne sont pas exploitables ou sont loin de leurs lieux d’habitation. L’accès des femmes à la terre est marqué par des disparités. Comme exemple, il affirme que dans la zone du fleuve Sénégal, 30% des femmes bénéficient de périmètres exploitables et dans la zone des Niayes ou plus de la population se livrant à des activités maraîchères et la transformation halieutique sont des femmes et seules 20% parmi elles disposent de sols.
Les barrières à l’accès à la terre.
Selon, le professeur, Abdoulaye Dièye, chercheur à l’Initiative Prospective agricole et rural( Ipar), entre 1985 et 2005, seules 60 hectares ont été attribués aux femmes. Les causes d’un tel fait ne s’expliquent pas selon lui par le cadre juridique car les lois sénégalaises et les conventions internationales ratifiées par notre pays ne font pas de différenciation dans le sexe quand il revient à attribuer des terres, tout ce qui est demandé selon lui « c’est d’appartenir à la collectivité et d’avoir les capacités de l’exploiter ».
Les entraves à l’accès des femmes à la terre restent liées selon Alpha Bâ, à des pesanteurs sociaux qui veulent qu’elles soient sous la tutelle des hommes. Autre chose est la pauvreté. C’est que les femmes n’ont pas assez de moyens pour investir dans les terres. Le fait qu’elles n’accèdent pas à la terre, contribue selon lui à la féminisation de la pauvreté car la gent féminine par absence de crédit ne peut pas accéder au prêt.
Ainsi Abdoulaye Dieye appelle-t-il à une volonté plus sincère de l’Etat car « 95% des terres appartiennent au domaine national, les 5% restants sont partagés entre l’Etat et des tiers privés ». Une redéfinition de la répartition pourrait donc faciliter l’accès des femmes à la terre.
Selon le Pr Dieye, un million d’hectares de terre à exploiter sont encore disponibles et avec une bonne politique il est possible d’ aboutir à une répartition plus juste. De ce fait souhaite-t-il une gestion beaucoup plus rigoureuse sur l’installation des multinationales qui sont le plus intéressées par une exploitation industrielle que par une culture vivrière pouvant contribuer à amoindrir la famine au Sénégal surtout en milieu rural.
Source : http://www.sudonline.sn/seules-4-des-femmes-au-senegal-ont-des-terres_a_17876.html