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Transition agroécologique au Sénégal : La commune de Ndiob, un creuset d’expériences innovantes, un modèle à vulgariser…

Publié le 17 août 2022

Commune rurale située dans le département de Fatick, avec une population vivant essentiellement d’activités primaires (agriculture, élevage, etc.), Ndiob a longtemps été un modèle de résilience dans la région. La collectivité était autosuffisante sur le plan alimentaire. Les écosystèmes sur lesquels reposent les systèmes de production étaient, également, en parfait équilibre. Mais, depuis quelques décennies, à l’instar de nombreuses collectivités territoriales du Sénégal, Ndiob subit, de plein fouet, les conséquences du changement climatique. La baisse de la pluviométrie et son corollaire, la diminution des rendements, conjuguées à une croissance démographique exponentielle, ont installé la commune dans une situation économique précaire. « Ndiob était jadis autosuffisante et résiliente. Mais avec le changement climatique, la sécheresse, le recours à des techniques de fertilisation inadaptées (usage incontrôlé des pesticides chimiques) et à cause des mauvaises politiques agricoles, nous avons perdu cette résilience  », a regretté le maire de Ndiob, M. Oumar Bâ.

Une situation qui n’a pas laissé insensible l’équipe municipale qui, sous la houlette du maire et avec l’appui de partenaires techniques et financiers (dont World Vision, Enda, IED, GMV, le Think-Tank IPAR…), a entrepris, depuis son installation en 2014, des actions de développement local axées sur la promotion de l’agroécologie sur toute la chaîne agro-alimentaire.

La vision de la municipalité de Ndiob est de devenir « une commune verte et résiliente à travers un processus de développement endogène, inclusif et respectueux des droits des personnes vulnérables ». C’est ainsi que les initiatives de développement locales ci-dessous, entre autres, sont mises en œuvre :

  • Introduction de la pratique du zaï chez les producteurs de mil pour lutter contre la dégradation des sols et s’adapter à d’éventuels déficits hydriques et aux irrégularités pluviométriques ;
  • Promotion de la Régénération Naturelle Assistée (RNA) dans les espaces agricoles pour mieux protéger l’environnement et conserver les ressources naturelles ;
  • Mise en place de « toolu kër », pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle mais aussi l’autonomisation des communautés, en particulier les femmes ;
  • Valorisation des ressources locales et du savoir-faire communautaire à travers la mise en place d’une unité de transformation de céréales locales et la promotion des plats du terroir ;
  • Production de savons à base de plantes médicinales dans le cadre de la promotion des activités génératrices de revenus (AGR) ;
  • Fabrication de fourneaux améliorés pour alléger les travaux des femmes et préserver les ressources naturelles ;
  • Mise en place de Comités Villageois Paritaires (CVP) pour améliorer la gouvernance territoriale et la gestion durable des ressources naturelles.

Non seulement, ces initiatives ont permis à Ndiob de s’engager dans un processus de transition agroécologique quasi irréversible, elles ont également valu à la commune une reconnaissance internationale. En effet, Ndiob s’est aujourd’hui imposée comme un modèle dans la transition agroécologique. Ces initiatives ont été récompensées, notamment, à l’occasion des « Future Policy Awards (FPA) 2018 » tenus à Rome où elle a été primée et consacrée « commune verte et résiliente ». Elle a, par ailleurs, remporté le premier prix de la catégorie des Collectivités territoriales de la première édition des Awards de l’écologie de l’Afrique de l’Ouest lors de « La Nuit de l’écologie africaine » tenue à Abidjan le 05 juin 2021.

Un processus de capitalisation conduit par IPAR et inscrit dans une démarche prospective et inclusive

La mise en œuvre de ces diverses initiatives de développement soulève le défi d’une part, de mise en cohérence, de la structuration des initiatives et des acteurs et, d’autre part, de systématisation de la vision stratégique partagée. C’est au regard de ces défis que la commune a formulé une demande d’appui technique auprès de l’IPAR en vue de procéder à la capitalisation les diverses expériences de développement local durable d’une part, et d’autre part, systématiser un cadre stratégique facilitant la mise en cohérence et le pilotage du développement territorial. La restitution des résultats de cette capitalisation a fait l’objet d’un atelier de deux jours tenu les 14 et 15 juillet 2022 à la mairie de Ndiob. L’objectif était de partager et de valider les résultats de la capitalisation de sept (7) expériences identifiées et énumérées plus haut avec les populations de la commune de Ndiob et les partenaires de mise en œuvre.

Cet atelier a vu la participation des membres de l’équipe municipale, des populations locales, des membres des groupements féminins, des notables (chefs de villages, présidents de CVP), des représentants des structures techniques déconcentrés de l’Etat (ANCAR, ARD Fatick, ASERGMV), des ONG et d’organisations internationales (Enda Pronat, World Vision, IED Afrique, UICN) et d’institutions de recherche (IPAR, ISRA), etc. Durant deux jours, l’IPAR a partagé les conclusions de la capitalisation. Les participants ont posé un regard critique sur les différentes initiatives partagées et discuter des résultats présentés par l’IPAR dont le directeur exécutif, Dr Cheikh Oumar Ba, a souligné que « la commune de Ndiob est une collectivité de référence au Sénégal et en Afrique  ». Ce qui « est un motif de fierté  » pour lui. Il a, par ailleurs, salué « les efforts consentis par l’équipe municipale et la confiance placée en l’IPAR pour faciliter le processus de capitalisation des expériences de développement local de la commune  ».

La première journée a été dédiée au partage, à l’analyse et à la validation des résultats de la capitalisation des expériences avec les acteurs locaux (Conseil municipal et populations bénéficiaires) tandis que la deuxième journée a été consacrée à un approfondissement de la réflexion avec les services techniques et les partenaires de développement de la commune de Ndiob. A l’issue de cette restitution, le Rapport final de capitalisation a été publié

Le zaï : une technique pour accroître les rendements mais encore faiblement maîtrisée

Présenté comme une technique de gestion durable des sols, « le zaï s’est révélé très efficace pour restituer au sol sa capacité à soutenir la production agricole », d’après les témoignages du Maire de Ndiob. Selon lui, « il améliore le rendement et favorise la transition agroécologique ». Pour preuve « c’est une technique adoptée aujourd’hui par plus de 200 producteurs dans la commune de Ndiob  ». Elle a été vulgarisée grâce aux formations et aux actions de sensibilisation déroulées par les CVP dans les villages. « Les rendements du zaï y avoisinent les deux (2) tonnes à l’hectare. Le rendement de la biomasse et la séquestration du carbone passent du simple au triple d’après M. Bâ qui informe que «  l’accroissement de la productivité permet de réduire les surfaces de culture pour laisser de la place aux pâturages  ».
Un des grands défis pour une adoption massive du zaï reste, toutefois, la mécanisation pour réduire la pénibilité et le temps de travail (creusage des poquets). Les machines, si elles sont disponibles, tombent souvent en panne. Sur 24 machines disponibles dans la commune, une seule est encore fonctionnelle. La mauvaise utilisation des machines est pointée du doigt (certains mettent de l’essence seulement pour faire marcher la machine alors qu’il faut la mélanger avec de l’huile). Des acteurs ont, par ailleurs, soutenu qu’elles n’étaient pas conçues à l’époque pour le zaï mais pour le reboisement. Elles ont été adaptées pour faire le zaï. Une des alternatives proposées est de recourir aux machines « arara » et au labour croisé pour faciliter le creusage des poquets. Le maire a utilisé cette méthode pour emblaver 4 ha en zaï pour la campagne 2021-2022. Il y a, en outre, un déficit de formation sur l’utilisation et la maintenance des machines. Par ailleurs, pour parer à la contrainte de la matière organique qui fait parfois défaut, la municipalité, s’inspirant de l’expérience de Ngoye Aliou Sylla (région de Diourbel), est en train d’expérimenter une unité de production de mycorhizes (association symbiotique entre des champignons et les racines des plantes permettant à ces dernières de puiser plus d’éléments nutritifs dans le sol). Cependant, certains jugent coûteux le procédé de la mycorhization. Ils préconisent, à la place, une formation en technique de compostage (aérobie/tas et anaérobie/fosse).

« Il est nécessaire de faire l’itinéraire technique du zaï pour optimiser sa rentabilité  », ont fait savoir les techniciens présents à l’atelier. En effet, beaucoup d’erreurs ont été décelées dans la pratique et qu’il faudra corriger (certains producteurs font du semis sur compost non mûr alors que celui-ci doit être mûr ; d’autres sèment directement sur la matière organique avant de la couvrir de sable, etc.). Il a également été souligné l’impérieuse nécessité de renforcer les mesures incitatives (appui en intrants et matériels) qui avaient permis d’enrôler 400 pratiquants lors de la première année.

La RNA, une pratique agroécologique qui gagne du terrain

A ce jour, près de 1 700 producteurs ont été formés sur la RNA. L’adoption de cette pratique s’est nourrie des campagnes de sensibilisation développées avec le concours de la radio locale (Ndiob FM, La voix de la Nature). L’utilisation de certaines espèces locales (Faidherbia albida, principalement) comme auxiliaires des cultures a permis d’accroître la densité des arbres dans les champs favorisant un reverdissement de la commune, plus de diversité biologique mais aussi et surtout une amélioration des rendements.

La RNA fait, toutefois, face à un certain nombre de menaces, notamment les attaques des arbres par les termites. Il a été noté, par ailleurs, que le dispositif d’exploitation doit faire l’objet d’une réflexion soutenue afin d’optimiser la productivité. En outre, un cadre juridique plus clair sur le statut de l’arbre RNA est nécessaire pour encourager davantage les producteurs à développer la RNA. En effet, beaucoup n’arrivent pas à comprendre pourquoi ils n’ont aucun droit sur les espèces qu’ils entretiennent et protègent dans leurs champs. Il est recommandé la création de zones de mise en défens pour protéger les champs contre l’érosion éolienne, renforcer la disponibilité des ressources en bois pour les femmes, augmenter la diversité biologique. Il faut, par ailleurs, former les animateurs sur les techniques de vulgarisation de la pratique.

Des fourneaux améliorés qui allègent la charge de travail des femmes mais un process de fabrication à renforcer

Avant l’adoption du fourneau amélioré, les incendies de maison étaient monnaie courante dans la commune à cause de la morphologie des foyers utilisés avant où le vent peut entrer de toute part et fait sauter des étincelles à l’origine des départs de feu. Mais grâce au fourneau amélioré, ces cas d’incendies semblent devenir moins fréquents. De plus, le fourneau amélioré contribue à l’allègement de la charge de travail des femmes (diminution de la pénibilité de la corvée liée à la recherche de bois), réduit les risques sanitaires liés à l’exposition à la fumée, allège les prélèvements sur les espèces ligneuses dans un contexte de changement climatique, etc.

A ce jour, 198 fourneaux améliorés ont été recensés dans les Villages. Ils sont faits avec des matériaux locaux sous la supervision de personnes ressources locales. « Ce qui sous-tend l’action de la commune c’est l’autonomie ; c’est pourquoi on a opté pour le fourneau amélioré qui nous donne la possibilité d’avoir tous les matériaux sur place. Les [relais formés] sont également issus de la communauté. Les fourneaux sont reproductibles par des locaux », s’est félicité le maire. Toutefois, la maîtrise des process de fabrication présente encore des limites. L’argile utilisée est souvent de moindre qualité. Elle craquèle au bout de quelques mois d’utilisation. Ce qui amène les acteurs à préconiser le renforcement de la formation pour la fabrication des fourneaux améliorés en insistant sur le dosage et la qualité de l’argile. Il faut aussi plus d’implication des hommes dans la fabrication des fourneaux améliorés car c’un travail entièrement dédié aux femmes et dont certaines tâches sont pénibles (extraction de l’argile). Il est recommandé de revenir à la formation et d’avoir des fiches techniques claires pour permettre aux acteurs de comprendre le choix des matériaux, le dosage, etc. Il a été informé qu’un partenariat avec Enda Energie est en cours pour l’acquisition de fourneaux « diambar » dans le but de satisfaire au choix de certaines femmes même si cette option semble aller à l’encontre du principe d’autonomie qui fonde la vision du développement de la commune de Ndiob.
Il a été noté, enfin, qu’il y a une concurrence autour de la bouse de vache notamment pour servir de combustible, de matériau pour fabriquer les fourneaux améliorés et de fertilisants pour les producteurs. Et cela est, par moment, renforcé par le phénomène de la transhumance qui emporte en même temps de la bouse de vache qui aurait pu être produit sur place.

Les « Toolu kër », des systèmes intégrés pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle

Les « toolu kër » sont un élément de la stratégie développée par la commune de Ndiob dans la lutte contre la malnutrition et l’insécurité alimentaire. Inspirés de la logique systémique de la permaculture, ils promeuvent une économie circulaire intégrant à côté des concessions plusieurs sous-systèmes : un système forestier formant une ceinture arbustive, des arbres fruitiers, un jardin maraîcher, un poulailler et enfin, une pompe solaire alimentant un système d’irrigation. Ils approvisionnent les ménages en légumes et produits divers et nutritifs. En effet, une bonne partie de la production est destinée à la consommation des ménages. Toutefois, il s’y pose un problème d’accès à l’eau. C’est une contrainte majeure à une production continue. Il est recommandé d’appuyer dans la maintenance et l’entretien du matériel (solaire, pompe, etc.). Il faut également faciliter l’acquisition de citernes et la mise en place de bassins pour servir de réservoirs d’eau. Il est recommandé d’avoir des systèmes qui intègrent un peu plus l’élevage et d’avoir un mode de tenure des périmètres plus efficace. Il s’agit de mettre, par exemple, à la disposition de chaque femme un lopin de terre qu’elle exploite moyennant une contribution à l’entretien du système (clôture, paiement facture d’eau, entretien du matériel, etc.) à travers une partie des recettes générées par la vente des produits maraîchers et autres.
Concernant l’écoulement et la valorisation des produits, il a été recommandé d’aller vers la labellisation à travers un Système Participatif de Garantie (SPG) pour démarquer les produits issus des « toolu kër » et les rendre plus concurrentiels. Il faut également favoriser la formation des femmes et le partage d’expériences entre villages.

Des unités de fabrication de savon et de transformation des céréales locales à renforcer

Pour mieux contribuer à la promotion du consommer local et lutter contre la malnutrition, la commune mise beaucoup sur la valorisation des plats du terroir et la transformation de céréales locales. Une unité de transformation de céréales locales a été mise en place à cet effet dans la commune. Des personnes ressources locales ont été formées. Cela s’inscrit dans le cadre de la vision d’autonomisation de la commune (ressources locales capables de disséminer les connaissances…).
Parallèlement, une unité de fabrication de savons à base de plantes médicinales locales a été mise sur pied. Les femmes du village de Thiallé et d’un hameau voisin, Loukouk, sont très avancées dans la fabrication de ce savon dont la réputation (antiseptique et efficacité contre les boutons et autres éruptions cutanées) a traversé les frontières de la commune de Ndiob.
Des formations en marketing et sur l’emballage ont été dispensées aux femmes pour faciliter l’écoulement des produits (savon, céréales). Il se pose, toutefois, un déficit d’application et un problème de mévente des produits.

Les CVP, un dispositif innovant de promotion du développement local et de la gouvernance territoriale

Pour accompagner la mise en œuvre des initiatives de développement, des Comités Villageois Paritaires (CVP) sont mis en place pour servir de support à une gestion publique locale de proximité. Avec un meilleur encadrement et une formation des membres sur leurs rôles et responsabilités, à l’avenir, les CVP pourraient constituer d’importants leviers de démocratie délibérative. Il est aussi important de leur donner un statut pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle d’organes de gouvernance pour toute initiative de développement dans les villages. En effet, les projets et programmes sont faits pour une durée déterminée, donc ces comités peuvent prendre le relais et pérenniser les acquis. Il faut une sensibilisation à travers la radio pour permettre aux membres de mieux comprendre leurs rôles et l’étendue de leurs responsabilités (dans le cadre de la décentralisation, certaines compétences ont été transférées aux collectivités locales, mais certaines relèvent encore de la responsabilité de l’Etat). Le renforcement de capacités doit s’étendre aux conseillers municipaux et une campagne de sensibilisation devrait être menée en direction du grand public (autres membres de la communauté) pour une adhésion massive et une appropriation plus poussée de cette initiative.

Un plan d’action en perspective, pour l’opérationnalisation des actions prioritaires identifiées

L’atelier de restitution a été riche en réflexions et en contributions qui apporteront certainement beaucoup de plus-value au travail déjà réalisé par l’IPAR qui a facilité le processus de capitalisation des expériences de développement local de la commune de Ndiob.
D’abord sur le processus de capitalisation, les remarques formulées portent essentiellement sur la nécessité d’insister sur la pérennisation des initiatives et leur appropriation par les communautés pour la continuité des activités au-delà des mandats électoraux du maire. Il est également suggéré d’analyser les dynamiques organisationnelles pour jauger leurs capacités à porter les initiatives.
Par ailleurs, il est souligné que le processus n’a pas ramené le travail à l’échelle ménage pour voir les changements dans les conditions d’existence des ménages (revenus, santé, conditions sociales, impact sur les femmes, les jeunes, etc.). Aussi, sur la base de témoignages, on aurait pu recueillir des éléments d’analyses de ces changements. Profitant de la présence des acteurs communautaires, la parole leur a été donnée pour recueillir des témoignages sur chacune des expériences présentées. Pour finir, il est suggéré de modéliser la démarche d’implantation du zaï, de la RNA, des CVP, etc.
Sur les perspectives, il est proposé d’aller vers un plan d’actions opérationnel pour la mise en œuvre des actions prioritaires identifiées, en attendant l’élaboration du PDC. La recherche (ingénierie) devra également être mise à contribution pour aider à trouver des machines plus adaptées. Une solution intermédiaire adoptée est l’utilisation des machines « arara » et de la technique du croisement des sillons pour faciliter le creusage des poquets. Le maire préconise d’évoluer vers un système mixte (des machines zaï, renforcement de la formation, renforcement en machines « arara »).
Relativement aux fourneaux améliorés, il est recommandé de s’inspirer de l’expérience de Baco Mbel sur le « bane ak souf » (Expérience de l’agence des écovillages). Une visite d’échanges à Baco Mbel pourrait être envisagée. Avec l’appui de partenaires, il faut voir la possibilité de valorisation du typha en charbon.
Concernant la RNA et le Code forestier, une limite a été identifiée : c’est l’absence de cadre juridique pour la RNA. Ainsi, il est proposé d’organiser une formation sur le Code forestier pour lever certaines équivoques, notamment la question des autorisations pour la coupe des arbres (rôles des Eaux et Forêts). Il a été souligné, au passage, que les maires sont compétents pour donner des autorisations dans le domaine protégé (zones de terroir), tandis que les zones classées relèvent de la responsabilité exclusive des Eaux et Forêts. Le Code forestier pourrait être vulgarisé en passant par les CVP. Pour cela, il est suggéré d’aller très vite vers la formation des membres des CVP pour qu’ils connaissent leurs missions, créer des passerelles entre les CVP et les autres cadres de développement local. Les CVP ne doivent pas être des cadres isolés.

Il faut aussi élaborer un plan de reboisement des espaces dégradés. L’ISRA pourrait appuyer dans la diversification des espèces utilisées dans les activités de la RNA. Concernant la valorisation des céréales et produits locaux, l’ITA a été identifié pour appuyer les femmes dans l’obtention de l’autorisation de fabrication et de mise en vente (autorisation FRA). Il est recommandé de fédérer les unités pour une meilleure visibilité et l’accès au marché.

Le maire sollicite un appui pour une éducation agronomique et un plan de communication structuré pour l’éducation environnementale. Il faut des plages avec des contenus précis pour des campagnes de communication destinées à sensibiliser les populations.

Il a également sollicité l’appui des partenaires pour renforcer le Collectif des Amis et Partenaires de la commune de Ndiob (Cap commun), un cadre de partenariat et de concertation mis en place pour réfléchir sur le développement de Ndiob. « Ce cadre doit être le plus inclusif possible. Il faut aller vers la responsabilisation des populations. Le maire est une variable mais les populations sont des constantes », a-t-il soutenu.

Pour finir, le maire a remercié IPAR pour l’appui technique et financier apporté et pour le document de capitalisation qui sera pour la commune un excellent outil de travail pour la suite.

Suivez cet élément réalisé par Ndiob FM/106.4 « la Voix de la nature » sur les expériences de développement local à Ndiob en version française

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