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landcoalition.org / l’Union africaine approuve officiellement la Charte sur les droits fonciers des femmes panafricaines

Publié le 18 mai 2017

« Nos terres, nos vies ; femmes, mobilisons-nous ! » Voici le célèbre slogan scandé par les participantes à la marche Women2Kilimanjaro, à l’occasion de laquelle une grande assemblée de femmes des zones rurales des quatre coins de l’Afrique a adopté une Charte des revendications plaidant pour des droits fonciers plus favorables aux femmes.

Les participantes ont chanté et dansé, mais ont surtout fait preuve d’une ténacité et d’une détermination à toute épreuve pour s’assurer que leur voix était entendue. Leur ascension n’aura pas été vaine : le 9e pré-Sommet annuel de l’Union africaine sur le genre, organisé à Addis-Abeba, a en effet officiellement approuvé la Charte des revendications rédigée par la grande assemblée des femmes des zones rurales. La Charte, qui comprend 15 revendications spécifiques, aborde le droit pour les femmes d’utiliser, de contrôler, de posséder, d’hériter et de disposer de leurs terres et ressources naturelles, dans le but ultime de favoriser l’autonomisation des femmes de tout le continent[1].

Kafui Adjamagbo-Johnson, directrice de Femmes, Droit et Développement en Afrique (WiLDAF/FeDDAF) — une organisation membre de l’ILC — était présente pendant le pré-Sommet. Elle a décrit le processus d’approbation comme la « reconnaissance légale que [les femmes des zones rurales] attendent depuis toujours » pour aider à promouvoir l’égalité entre les sexes en matière de droits fonciers et à « renforcer les activités de plaidoyer du WiLDAF/FeDDAF en Afrique de l’Ouest ».

« L’Union africaine (UA) est désormais consciente de la situation et reconnaît la position des femmes des zones rurales. Nous pouvons donc nous attendre à ce qu’elle prête une attention accrue à ces questions, a déclaré Mme Adjamagbo-Johnson. Elle adopte des stratégies et des mécanismes pour garantir l’égalité entre les sexes en matière de droits fonciers et lutter contre les discriminations et violations dont elles sont victimes au sein de leur famille et de leur communauté. »

Qu’est-ce que cela implique pour l’avenir des droits fonciers des femmes en Afrique ? Bien que les États membres de l’UA n’aient pas d’obligation de mettre en place des actions politiques, cette approbation historique constitue un pas dans la bonne direction, et aidera les organisations telles que le WiLDAF/FeDDAF à poursuivre leurs efforts de mobilisation. Cette seule reconnaissance ajoute une certaine « légitimité à notre travail », explique Mme Adjamagbo-Johnson, et renforce leur lutte en faveur de droits fonciers équitables pour les femmes des zones rurales. Le WilDAF/FeDDAF a déjà entamé la rédaction de plans stratégiques dans les pays où il intervient, sur la façon d’améliorer les politiques relatives aux droits fonciers des femmes, notamment par le biais d’activités de renforcement des capacités et d’une multitude d’actions de sensibilisation des autorités locales et nationales africaines.

[1] Women to Kilimanjaro, octobre 2016, « Charte des revendications : réalisation des droits fonciers des femmes en Afrique », communiqué de presse. Inspiré de http://www.actionaid.org/sites/files/actionaid/french_charter_to_print_f....

Source : LandCoalition