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LeSoleil.sn - Gouvernance foncière dans l’espace OMVS : Le Mali, la Mauritanie et le Sénégal partagent leurs expériences

Publié le 2 juin 2016

L’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) et l’Initiative Prospective agricole et rurale (Ipar) ont organisé, hier, un atelier régional portant sur la gouvernance foncière dans l’espace de l’Omvs (Mali, Mauritanie, Sénégal).

La rencontre a permis de partager le bilan des activités réalisées, dans le cadre du projet Fida, et d’échanger sur les enjeux de gouvernance foncière, dans le bassin du fleuve Sénégal.
L’atelier régional sur la gouvernance des régimes fonciers dans le bassin du fleuve Sénégal, qui s’est ouvert hier à Dakar, a permis aux acteurs de partager le bilan des activités réalisées dans le projet Fida de dissémination des Directives volontaires. La rencontre qui a réunit une centaine de participants a également permis de revenir sur les enjeux de gouvernance foncière dans le bassin du fleuve Sénégal. Les expériences de la Gambie, du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal en renforcement de capacités ont été mises en avant. Il s’est également agi du lancement, par la Fao et l’Ipar, d’un nouveau projet sur la gouvernance foncière améliorée, pour une prospérité partagée dans le bassin du fleuve Sénégal. Ibrahima Coulibaly, paysan usager des fonciers affirme que « l’engagement des différents acteurs amène à espérer, dans les plus brefs délais, la mise au point d’un cadre normatif, régissant la marche du secteur foncier et des ressources naturelles », a-t-il dit. Selon lui, le vide juridique doit être combattu, car d’ordre à installer des incompréhensions. « On ne peut gérer le foncier avec seulement des dogmes. Il faut aussi prendre en compte les réalités coutumières et culturelles », souligne-t-il.

Mécanismes de dialogue sur les questions foncières
Les directives volontaires (Dv) sur la gouvernance responsable des régimes fonciers applicable aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale, constituent le premier document négocié à l’échelle mondiale, consacré à la reconnaissance et à la protection des droits fonciers. Elles favorisent, en effet, l’accès sécurisé à la terre, à la pêche et aux forêts comme moyen d’éradication de la faim et de la pauvreté. Elles soutiennent aussi le développement durable et la protection de l’environnement.

Le représentant de la société civile, Ibrahima Coulibaly, dit beaucoup attendre des échanges de cette rencontre, afin d’apporter des réponses concrètes, à la mise en œuvre d’un environnement juridique propice, pour la prise en charge de ce domaine. Les agriculteurs souhaitent la mise à disposition des financements nécessaires afin de relever les nombreux défis. La prise en charge des spécificités des différents pays doit être au cœur des préoccupations, a-t-il plaidé. En tant que partenaire de ce programme, le gouvernement fédéral d’Allemagne finance le projet. Selon Cheikh Guèye, qui a parlé au nom de la Fao, « ce projet représente une réponse locale et régionale à une demande croissante de nombreux acteurs du bassin du fleuve Sénégal au cours des dernières années, en particulier des représentants de la société civile. Les échanges permettront d’améliorer la gouvernance foncière et la responsabilité dans ce domaine, dans les nouveaux investissements dans l’agriculture effectués par des investisseurs publics et privés », a-t-il dit.

Ce point comprend l’intégration de contributions dans les feuilles de route nationales traitant de gouvernance foncière dans les trois pays. Ces feuilles de route vont améliorer des cadres juridiques et administratifs pour les investissements fonciers dans la région du bassin du fleuve Sénégal.

« Dans un contexte mondial marqué par des enjeux climatiques, la question foncière demeure capitale. Il est nécessaire de veiller au respect des droits des usagers, mais également les pousser à faire face, tout en respectant leurs obligations. Il y va des enjeux d’une bonne gestion de la question foncière », a assuré le représentant de la société civile, Mamadou Cissoko.

Les activités du projet seront mises en œuvre et gérées par la Fao et l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), groupe de réflexion avec une longue expérience dans la gouvernance foncière. Ipar, en tant que partenaire d’exécution, conjointement avec la Fao, assurera la coordination des activités dans la région, le développement de partenariats et les relations avec les autres institutions pour la mise en œuvre. Pour sa part, Steven Jonckheere, le représentant de la Fida, a assuré que « la terre est une source d’habitat de travail et de revenus, d’où la nécessité d’impliquer l’ensemble des concernés dans une perspective de prise en charge de leurs préoccupations ». « L’apport de solutions aux politiques foncières doit concerner tous les acteurs impliqués dans la chaîne de prise en charge. Aucune entité ne doit être ignorée. Un accès équitable aux ressources qui découle de la terre doit être créé », a-t-il suggéré.

Quant au représentant du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement Rural, Modou Mboup, il est d’avis que « les processus de dialogue des enjeux de la terre sont partout déclenchés. La gestion de la terre peut être complexe, mais elle est indispensable. La terre est porteuse de toutes les ressources, elle demeure, pour cela, une sève nourricière ».

« Le droit à l’alimentation doit être scrupuleusement honoré. Cela passe par l’augmentation des revenus des ruraux. Il est heureux que trois pays aient l’intelligence de s’associer afin d’échanger sur les enjeux que renferment la gestion foncière », salue l’autorité. Cette dynamique doit être consolidée dans une approche participative. Cela passe par un échange interactif d’expérience d’expertise et de procédé, a-t-il dit.
Lesoleil.sn : Par Oumar BA