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La sécurité alimentaire par l’accès des femmes à la terre

Publié le 16 avril 2016

www.scidev.net :
« Dans un contexte de changement climatique et de sécheresse, il est important que chaque femme, et chaque jeune ait accès à la terre pour éviter la famine. Si cette question n’est pas résolue, nous ne pouvons pas atteindre le droit à l’alimentation »

C’est en ces termes que le directeur général de l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR) résume la solution au problème de la sécurité alimentaire.

Pour Cheick Oumar Ba, la question du droit à l’alimentation passe avant tout par un mécanisme d’accès à la terre des femmes, des jeunes et des populations rurales.

L’intéressé s’exprimait à l’occasion de la dixième édition du cycle de débats sur le concept « Fenêtres sur l’agriculture » qui a débuté ce jeudi à Dakar au Sénégal.

Une initiative organisée par l’IPAR et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), deux institutions qui oeuvrent pour le droit à une alimentation adéquate en vue de l’amélioration de la sécurité alimentaire des populations.

Selon des études menées par le Conseil national de concertation des ruraux (CNCR), les exploitations familiales au Sénégal constituent près de 95 % des exploitations agricoles.

Aussi, Modou Mboup, conseiller technique au ministère de l’Agriculture et de l’équipement rural du Sénégal insiste-t-il sur la nécessité de régler le problème d’accaparement des terres aux populations rurales afin qu’elles les exploitent pour une alimentation sécurisée.

‘’L’accès à la terre est une condition adéquate pour arriver à une bonne politique alimentaire au niveau de chaque famille", dit-il.

Critères

« Au Sénégal, ajoute-t-il, l’agriculture constitue une activité économique et il est important que nous travaillions sur trois axes notamment l’accès à la terre, la communication sur les droits à l’alimentation, et la mise en œuvre du Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (PRACAS) ».

Le PRACAS, note-t-on, ambitionne de construire une agriculture compétitive, inclusive et durable, capable de nourrir au mieux et durablement les populations sénégalaises, de tirer profit des avantages du commerce international, d’augmenter les revenus des ruraux et de créer des emplois.

Pour Vincent Martin, représentant de la FAO au Sénégal, atteindre un bon niveau d’autonomie alimentaire doit satisfaire quatre critères essentiels : le foncier, le genre, la sécurité alimentaire et la politique des Etats.

Il souligne que « c’est le droit le plus évident, parce que tout commence par l’alimentation. Sur cette question qui parait simple, il est important de discuter avec les parlementaires pour une application de la loi sur le terrain ».

Tous ces experts s’appuient sur l’Observation générale 12 de 1999 qui émane de l’article 11 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, et qui porte sur le droit à l’alimentation.

Droits de l’Homme

Selon ce texte, le droit à une alimentation adéquate est accompli lorsque « chaque homme, chaque femme et chaque enfant, seul ou en communauté avec autrui, a accès à tout instant physiquement et économiquement à une alimentation de qualité ou aux moyens de se la procurer ».

Les « Fenêtres sur l’agriculture » sont une initiative qui permet à une diversité d’acteurs de se réunir pour débattre des thématiques de développement agricole.

Jeudi dernier, elle a eu lieu dans le cadre de la Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (FIARA) qui se tient à Dakar du 29 mars au 18 avril 2016.

Cette fois, le thème était : « Comment améliorer la sécurité alimentaire au Sénégal en utilisant une approche basée sur les droits de l’Homme ? »

Question d’évaluer la capacité d’une approche basée sur les droits de l’Homme à agir positivement sur la sécurité alimentaire de la population sénégalaise.

Source : http://www.scidev.net/afrique-sub-saharienne/securite-alimentaire/actualites/securite-alimentaire-acces-femmes-terre.html