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Adaptation aux changements climatiques : les décideurs politiques mis devant leurs responsabilités

Publié le 25 février 2016

La responsabilité des décideurs politiques est fortement engagée dans les scénarii d’adaptation aux changements climatiques. Ils doivent affecter plus de ressources à la recherche mais aussi aux agences météo qui sont faiblement financées. L’avis est partagé par les chercheurs sénégalais qui ont participé hier, mercredi 24 février à la réunion des parties prenantes dans le cadre de l’atelier du projet AgMIP qui se déroule à Dakar sous l’égide de l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR) et l’International Crops Research Institute for the Semi-Arid Tropics (ICRISAT)

Pour faire face aux menaces des changements climatiques, il est nécessaire de maitriser un certain nombre de paramètres. Par conséquent, pour permettre aux producteurs de faire face, les décideurs politiques ont la responsabilité de financer la recherche et les agences météorologiques pour être en mesure de dérouler des plans d’adaptation. C’est ce que nous explique Abdoulaye Dia, Spécialiste Agriculture au Bureau Croissance économique de la mission de l’USAID au Sénégal.

« La première responsabilité, c’est d’affecter assez de ressources à la recherche. Je pense qu’on en est encore à des agences météo et des institutions de recherche sous financées par rapport aux besoins qu’on a. Aujourd’hui, si les Etats-Unis arrivent à avoir des pertes minimum par rapport aux ouragans, c’est parce qu’ils ont tout un système universitaire, tout une architecture de prévision qui peut te dire que l’ouragan est à tel lieu, qu’il va arriver dans telle ville, dans tant d’heures », déclare-t-il en marge de la réunion des parties prenantes à l’atelier du projet AgMIP qui se déroule à Dakar.

Cette mesure permettra de se préparer, de prendre les mesures nécessaires pour faire face. « C’est ça la responsabilité de l’Etat, des pouvoirs publics. Au niveau central comme au niveau décentralisé, il doit y avoir des plans d’adaptation et de contingence qui permettent de prévoir chaque année ce qui va arriver et ce qu’il faut faire », explique-t-il. A son avis, il est important de voir où on affecte les ressources. « Il faut qu’on regarde où est-ce qu’on affecte nos ressources. Je pense qu’avant de rentrer dans des projets à éléphants blancs, dans des trucs chimériques, il faut d’abord voir qu’est-ce qu’on peut faire concrètement avec le minimum de moyens qu’on a », dit-il.

Dr Ousmane Ndiaye de l’Agence nationale de l’Aviation civile et de la météorologie abonde dans le même sens. « Nous les chercheurs, nous voulons apporter une aide technique. Mais, le décideur est très important. Il faut que le décideur comprenne nos résultats aussi et qu’il ne puisse pas seulement prendre des décisions basées sur autre chose, mais plutôt basées sur des décisions qui sont très bien renseignées », a-t-il laissé entendre. Il estime qu’il doit y avoir une relation très étroite entre les chercheurs et les décideurs pour mieux faire usage des résultats de la recherche et la vulgariser au niveau local, au niveau des producteurs.

Source : http://www.sudonline.sn/les-decideurs-politiques-mis-devant-leurs-responsabilites_a_28649.html