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Sarah Dousse, directrice exécutive du Secrétariat international de l’Eau : « Il faut des changements dans le secteur de l’eau »

Publié le 6 décembre 2017

La directrice exécutive du Secrétariat international de l’Eau, Sarah Dousse, appelle à un changement d’approches pour atteindre les Objectifs de développement durable (Odd) pour la cible eau.

Vous demandez des changements dans le secteur. Qu’est-ce qui vous pousse à le dire ?
Tout d’abord, nous avons un cadre qui est les Objectifs de développement durable (Odd) dont un est dédié à l’eau. C’est un objectif très ambitieux. Il s’agit de l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement d’ici à 2030. Si nous continuons à faire les choses comme auparavant, nous n’arriverons pas à atteindre ces objectifs. Il faut des changements systémiques. Il faut de nouvelles façons de penser et de mobilisation des financements. C’est pour cela que je considère les jeunes comme un des leviers des changements. Nous devons avoir une nouvelle génération de jeunes leaders de l’eau.

Quels rôles doit-on confier aux jeunes ?
C’est vrai que ce n’est pas facile d’agir dans les structures politiques existantes qui sont parfois fermées. Je pense que la jeunesse doit trouver ses clés d’entrée et essayer de repérer des cadres dans des ministères qui sont très ouverts. Il faut que ces jeunes fassent entendre leur voix. Il faut qu’ils utilisent les médias de communication de masse, les réseaux sociaux, pour faire passer leurs messages. Ils peuvent exploiter à fond tout ce qui est médias traditionnels comme nouveaux médias. Ce travail commence à la base, au niveau local.

Certains pays africains ont accompli des progrès en matière d’accès à l’eau potable. Quels sont les défis à relever pour améliorer les indicateurs en Afrique ?
L’un des gros problèmes dans le secteur de l’eau, c’est la gouvernance. Il y a un cadre national dans beaucoup de pays. Il y a des compétences. Mais parfois, on fait face à un manque de compétences lorsqu’on réalise des projets aussi bien sur le plan technique qu’au niveau du management.

Il faut davantage de financements pour la construction et l’entretien des infrastructures hydrauliques.

Nous avons mis en place un système d’accès à l’eau potable en Asie centrale, dans des pays comme l’Ouzbékistan et le Tadjikistan, entre autres, depuis 2008.

En l’espace de 8 ans, 200.000 personnes ont pu avoir un accès durable à l’eau potable grâce à nos actions. Aujourd’hui, ce sont ces populations qui financent l’entretien du réseau et son extension.

Propos recueillis par I.SANE
Source : Le Soleil