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Notes sur les Chaines de Valeur agricoles au Sénégal

Publié le 9 mai 2019

Le projet Naatal Mbay a réalisé, avec l’appui du think-tank IPAR et de RTI International, une série de 8 notes de capitalisation sur les principales transformations constatées au niveau des chaînes de valeur agricoles au Sénégal

Notes sur les Chaines de Valeur agricoles au Sénégal

Naatal Mbaye est un projet de l’Initiative alimentaire pour l’avenir Feed the Future du gouvernement des Etats Unis pour le Développement International (USAID).
Lancé en 2015, Naatal Mbay avait pour objectif d’améliorer la sécurité alimentaire et les revenus des ménages les plus vulnérables vivant dans la zone d’influence.
Il s’est inscrit dans le cadre de la composante agricole du Plan Sénégal Emergent (PSE) - le programme de Relance et d’Accélération de la Cadence de l’Agriculture Sénégalaise (PRACAS).
Pour sa mise en œuvre, le projet s’est appuyé sur les leçons et réussites du Projet Croissance Economique (PCE) de l’USAID et des autres programmes de Feed the Future Sénégal pour accélérer le passage à l’échelle des technologies et bonnes pratiques de gestion introduites avec succès dans les chaines de valeur céréalières riz irrigué, riz pluvial, mais et mil.
Les principales zones d’influences du projet étaient la Vallée du Fleuve Sénégal, la zone centre et la Casamance.
Les interventions se sont articulées autour de trois grands axes stratégiques :

  • L’amélioration de la productivité et de la qualité à travers l’accès aux intrants et la diffusion de technologies et bonnes pratiques et le renforcement des systèmes post-récolte ;
  • L’amélioration des marchés agricoles pour une meilleure connexion des petits exploitants, la promotion des investissements privés et des systèmes de financement ;
  • L’expansion des affaires dans le secteur agroalimentaire


Les producteurs de céréales ont désormais accès à des cadres contractuels ouverts,appuyés par les banques,qui leur permettent de négocier des accords avec les industriels et les commerçants locaux. Selon des principes de contractualisation flexibles, les producteurs s’organisent pour produire des céréales de qualité tandis que les banques facilitent la fixation des prix et les transactions avec les industriels acheteurs.

Le Plan Sénégal Emergent (PSE) a identifié le développement de corridors céréaliers comme domaine d’intervention prioritaire pour une agriculture inclusive. L’initiative Feed the Future s’est alignée sur cette vision de chaînes de valeur céréalières inclusives. A travers le Projet Croissance Economique (PCE) d’abord, suivi du projet Naatal Mbay, Feed the Future a travaillé au renforcement des organisations des petits producteurs de riz, maïs et mil pour qu’elles soient en mesure de s’intégrer durablement à des chaînes de valeur compétitives et des marchés rémunérateurs. La réinvention du cadre contractuel entre acheteurs et petits producteurs dans le contexte particulier du marché des céréales locales est au cœur du processus.


La qualité des céréales commence avec la matière première, donc chez le producteur. L’adoption des bonnes pratiques agricoles et des normes de qualité bord-champs par les producteurs de céréales facilite l’accès au crédit, la stabilisation des prix, la compétitivité des usines et la pénétration des marchés urbains.

Sans conformité à un cahier des charges compris de tous, les relations entre les acteurs d’une chaîne de valeur ne peuvent évoluer si les échanges portent sur un produit à faible valeur intrinsèque avec des surcoûts tout le long du système. Feed the Future, en accord avec sa mission de promouvoir des chaînes de valeur inclusives, a fait le pari d’appuyer les organisations de producteurs et leurs clients pour qu’ils prennent en main l’application d’un cadre pragmatique et efficace de gestion de la qualité. Cela suppose un système accepté et compris de tous en mesure de livrer une matière première homogène aux normes attendues par les transformateurs et les consommateurs.


Le financement intégré innove en liant le remboursement des crédits aux agriculteurs à l’activation de lignes de crédit aux transformateurs industriels. Ce système, articulé sur le nantissement et le contrôle des stocks de céréales, a permis une forte croissance du financement, amélioré le taux de recouvrement par les banques et renforcé la compétitivité du riz du Sénégal face aux importations.

L e programme Feed the Future a développé un partenariat avec les institutions financières, notamment la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS). Le but est de repenser les mécanismes de crédit de campagne et de commercialisation des céréales et de jeter les bases d’un marché financier sécurisé, compétitif et porteur de croissance inclusive. Ce mécanisme novateur a pris son essor dans la vallée du fleuve Sénégal où il met en relation les producteurs, les riziers et la CNCAS dans un cadre de valorisation et de nantissement du riz paddy qui sécurise les crédits. Il a permis de redresser l’important déséquilibre entre le riz local et le riz importé sur le plan de la capacité à mobiliser des ressources financières à court terme.



Au Sénégal, le crédit-bail est une option privée à la mécanisation agricole. Il finance l’acquisition d‘équipements agricoles lourds avec la perspective d’un transfert de propriété en fin de bail. Ses règles de garantie simplifiées facilitent l’accès aux matériels agricoles et de transformation. Le crédit-bail a soutenu l’émergence d’une nouvelle génération dynamique d’entreprises de services agricoles.

L ’initiative Feed the Future du Gouvernement des Etats-Unis a été lancée au Sénégal en 2011. Depuis lors, elle appuie le développement des chaînes de valeur riz, maïs, et mil au nord, au centre et au sud du pays. Le renforcement de la compétitivité des petites exploitations agricoles passe par l’accès à des services mécanisés performants de préparation des sols et de récolte. Feed the Future a ainsi accompagné LOCAFRIQUE dans le déploiement de cette nouvelle approche de financement des équipements pour permettre au secteur privé de contribuer à une intensification agricole inclusive, dans une dynamique de complémentarité et de cohérence avec les programmes de subvention de l’Etat.


Au Sénégal, la croissance rapide des stocks de riz sous nantissement bancaire a permis une forte augmentation des crédits octroyés aussi bien aux réseaux de producteurs qu’aux rizeries industrielles. Afin d’accompagner cette croissance, une plateforme informatisée développée localement facilite depuis 2016 le contrôle par la banque de l’agrégation des stocks placés en garantie et leur commercialisation ordonnée, jusqu’au remboursement des prêts.

Passage à l’échelle du mécanisme de credit intégré : Feed the Future et CNCAS ont mis en place avec succès un système d’agriculture contractuelle entre les producteurs de la vallée du fleuve Sénégal, les banques et les rizeries industrielles. Ce système génère des flux physiques, financiers et informationnels qui contribuent à renforcer les performances et la compétitivité de la chaîne de valeur riz irrigué. Pour opérationnaliser ce cadre d’échanges et prendre en charge les besoins de tous les acteurs, une plateforme informatisée a été mise en place.



Depuis 2012, l’expansion de l’assurance agricole dans le secteur des céréales (riz, maïs, mil) et des autres cultures de rentes (arachide et coton) permet de réduire la vulnérabilité des petits producteurs de céréales aux chocs climatiques et phytosanitaires en sécurisant les crédits agricoles, protégeant ainsi leurs investissements.

L’assurance agricole devient un outil puissant de protection des petit(e)s producteurs et productrices du Sénégal. Depuis
la campagne agricole de 2013, le programme Feed the Future pour le Sénégal accompagne la Compagnie Nationale d’Assurance Agricole (CNAAS) et ses partenaires pour le design et l’expansion de solutions d’assurances adaptées au secteur céréalier. L’objectif est que l’assurance agricole fasse partie intégrante des chaînes de valeur céréalières, et qu’elle devienne financièrement pérenne, tant du point de vue de l’attractivité pour les producteurs et productrices, que du point de vue de la viabilité financière de la CNAAS
.



Les réseaux de producteurs sont capables de fournir des services aux membres pour l’amélioration de la productivité, l’accès au financement et la commercialisation. La promotion d’une culture entrepreneuriale favorise leur développement institutionnel, leur permet de s’autonomiser et de s’affirmer comme acteurs de changement au sein de leurs communautés.

Pour Feed the Future, le renforcement des organisations de producteurs est un des piliers de l’émergence de corridors céréaliers inclusifs, tels que promus par l’Etat du Sénégal. Les appuis en la matière s’inscrivent dans la foulée d’initiatives d’autonomisation portées par des structures telles que la Fédération des périmètres Autogérés de la vallée du fleuve Sénégal (FPA), des Coopératives affiliées à l’As- sociation Sénégalaise pour la Promotion du Développement par la Base (ASPRODEB), des d’ONG actives dans le Sud comme Symbiose et l’Entente de Diouloulou. L’objectif de Feed the Future a été de capitaliser sur les acquis et d’offrir aux organisations l’opportunité de développer leurs capacités entrepreneuriales en leur confiant la mise en œuvre de programmes de formation, d’encadrement de la production, d’approvisionnement en intrants, de crédit, d’assurance et de commercialisation.



Les agriculteurs sont conscients du pouvoir de l’information. Cependant, peu d’entre eux disposent de données précises sur leurs activités agricoles ou d’outils leur permettant d’exploiter celles-ci quand elles existent. En s’appropriant les systèmes d’informations, les producteurs organisés en réseaux sont outillés pour gérer leurs activités, déterminer leurs besoins, développer des partenariats et renforcer leur professionnalisme.

L’intégration des petits producteurs à des chaînes de valeur rémunératrices et compétitives passe par la maîtrise del’information. Ce sont les technologies de l’information qui permettent de transformer de petites exploitations éparses en entités consolidées de plusieurs milliers d’hectares, capables d’économies d’échelle, au même titre que les exploitations industrielles.
A travers son projet Naatal Mbay, Feed the Future a parié sur la capacité d’auto-organisation des producteurs et des Petites et Moyennes Entreprises (PME) locales afin qu’ils construisent progressivement leurs propres systèmes digitalisés de suivi de leurs activités. L’objectif de Feed the Future a été de jeter les bases d’un nouvel écosystème où les Organisations de Producteurs maîtrisent leurs données et sont en mesure de piloter leur croissance.



Bilan global des activités 2015 - 2019

Chaines de valeur riz irrité, riz pluvial, mil, mais