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SudQuotidien/ ATTEINTE DES ODD : LE SENEGAL AFFICHE SES AMBITIONS MALGRE QUELQUES DIFFICULTES

Publié le 15 octobre 2016

Après deux jours de travaux pour trouver un agenda pour le Sénégal pour les objectifs de développement durable, les ambitions sont affichées pour arriver avec succès à l’horizon 2030. En conférence de presse hier, jeudi 13 octobre, à Dakar, Aboubacar Sedikh Bèye, directeur général de l’ANSD, entouré de ses partenaires de l’IPAR, de la DGPPE et du GPSDD, a affiché les ambitions pour le Sénégal, tout en signalant le manque de moyens de l’ANSD pour s’acquitter de sa mission.

Aboubacar Sedikh Beye, directeur général de l’ANSD, a signalé hier, jeudi 13 octobre, à Dakar, les ambitions du Sénégal pour atteindre les objectifs de développement durable. Pour lui, l’objectif principal est de réduire la mortalité infanto juvénile de 54 à 12 décès pour mille. « Pour la mortalité infantile, l’objectif est de la ramener de 54/1000 à 12/1000 au Sénégal. Pour le réussir, l’ANSD va produire chaque année des chiffres sur le niveau de la mortalité », a-t-il révélé. Le Sénégal s’est aussi fixé comme les autres pays du monde à ramener la mortalité maternelle de 392 à 72 décès pour 100.000 naissances vivantes. « Pour la mortalité maternelle, on veut avoir 72 pour 100.000 naissances vivantes. Nous sommes à peu près à 392 pour 100.000 naissances vivantes », a-t-il signalé même s’il reconnait que c’est un « pari ambitieux ».

Pour l’indicateur sur la sécurité qui parle du nombre d’accidents de la route, M. Bèye a signalé que « l’objectif est de réduire les accidents à 50% d’ici 2030 ». Ce qui nécessite, à ses yeux, d’avoir un système complet. « Il y a ce que les sapeurs pompiers déclarent, mais de façon exhaustive comment mettre un système pour avoir les morts sur les routes afin de pouvoir dire qu’en 2030, on a réduit de moitié la mortalité sur les routes », a-t-il avancé. Le directeur de l’ANSD estime qu’il doit y avoir une conjugaison des efforts, une bonne sensibilisation et un partenariat fort avec l’implication des organisations non gouvernementales et de la société civile. Toutefois, il y a beaucoup de difficultés liées aux moyens dont dispose l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) pour mieux s’acquitter de sa mission.

PROBLEME D’ACTUALITE DES DONNEES STATISTIQUES

Tout en rappelant qu’il y a d’énormes efforts qui ont été faits au plan statistique sur les indicateurs d’inflation, sur la croissance et sur le PIB, le directeur de l’ANSD a reconnu qu’ils ont des difficultés pour documenter les données de caractère social. La raison selon lui est que « ça coûte cher ». « La statistique coûte excessivement chère. Nous sommes un pays sous-développé. Et si on devait produire toutes ces données, le budget de l’ANSD devrait être multiplié par dix. Et nous savons que ce ne sera pas le cas. Il faut qu’on fasse ce qu’on peut et qu’on puisse délocaliser certaines productions », renseigne-t-il. C’est pour cette raison qu’il leur est difficile de renseigner la gouvernance et l’environnement.

« Les données sur la gouvernance, par exemple, nécessitent de renseigner le nombre de cas de corruption, il faut dire combien de fois un citoyen a été exposé à des tentatives de corruption dans le cadre de sa fonction ou combien de fois, il a lui-même tenté de corrompre quelqu’un. Or, le système statistique national n’a pas d’outils pour le produire », explique-t-il en évoquant d’autres plateformes, comme le mécanisme africain d’évaluation par les pairs qui est un bon outil pour produire ce genre de chiffres.
Chérif Faye : Sud Quotidien